Nombreux sont les pays d’Afrique du Nord à être confrontés à un stress hydrique inédit. Si chaque pays y va de sa stratégie, tous ou presque sont d’accord sur la solution, coûteuse mais imparable: le dessalement d’eau de mer. C’est ce que relève Jeune Afrique dans un article mis en ligne mardi 20 décembre.
Le pays revendique sa position de pionnier dans la région pour avoir construit sa première usine de dessalement en 1977, dans la ville de Boujdour. «Aujourd’hui, il en compte neuf dans plusieurs localités. Seulement, elles ne représentent que 3% du volume de production nationale», lit-on.
La donne va bientôt changer, notamment avec la station de dessalement à Casablanca, présentée comme la plus grande d’Afrique et dont le lancement des travaux est prévu en 2023. D’une capacité de 300 millions de mètres cubes par an, la station doit assurer, à terme, l’alimentation en eau potable de près de 7 millions d’habitants du Grand Casablanca et des zones voisines d’El Jadida-Azemmour et Settat-Berrechid.
«L’objectif est d’arriver à une vingtaine de stations de dessalement d’eau de mer à l’horizon 2030», a promis, en mai dernier, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, lors d’une rencontre organisée par le patronat. Certaines usines devraient même entrer en service dès 2025, comme la station de Dakhla (90.000 m³ par jour) dont la réalisation a été confiée en 2019 à Nareva, en consortium avec Engie, pour un budget de 2 milliards de dirhams (près de 180 millions d’euros).
Le Maroc n’est pas le seul pays à opter pour cette solution. L’Algérie est également concernée et a annoncé la construction de 13 stations de dessalement dotées d’une capacité totale de 2,31 millions de m³ par jour, soit 850 millions de m³ par an. «De quoi approvisionner quelque 8 millions d’habitants», précise Jeune Afrique. En prime, théoriquement du moins, la mise en exploitation de cinq nouvelles unités est prévue en 2024, ce qui porterait la capacité globale de production d’eau dessalée à 42% contre 17% actuellement.
L’Égypte n’est pas en reste. «Dépendant essentiellement des eaux fluviales du Nil, le pays aux 104 millions d’habitants entend diversifier ses ressources», indique la parution. Début décembre, le patron du Fonds souverain égyptien, Ayman Soliman, a annoncé un gigantesque programme de 21 stations de dessalement d’eau de mer appelé, dès 2025, à produire 3,3 millions de m³ (contre 800.000 actuellement). Le tout pour un budget de 3 milliards de dollars.