Depuis 2008, le déficit de la balance commerciale de la banche agroindustrielle ne cesse de se creuser. L’Economiste de ce jeudi 23 avril 2015 cite l’étude réalisée par l’Office des changes et dont les résultats ont été présentés au siège de la Confédération générale des entreprises du Sénégal. Les chiffres et la tendance sont inquiétants. En 2014, le Maroc a importé pour 24,3 milliards de dirhams de biens alimentaires, contre 21,9 milliards d’exportations seulement, soit un déficit de 2,4 milliards de dirhams. Le taux de couverture des importations par les exportations, qui était de 130% en 2004, n’est plus que de 90% en 2014. Cela signifie que pour 100 dirhams importés en 2004, le Maroc en exportait 130, alors qu’aujourd’hui il n’en exporte que 90.
Concurrence turque sur l’EuropeL’étude pointe quelques explications toutes aussi plausibles les unes que les autres. Il y a notamment le changement des habitudes de consommation, l’amélioration du pouvoir d’achat, mais aussi et surtout l’absence d’une offre innovante pour capter la nouvelle demande. Le secteur agroalimentaire pèse pour 142 milliards de dirhams en 2013, soit 19% du PIB national. Aujourd’hui, le Maroc exporte 14% de sa production contre 11,6% au début des années 2000, générant quelque 20 milliards de dirhams de chiffre d’affaires.Aujourd’hui, le commerce extérieur du Maroc est fortement influencé par les accords de libre-échange qui conditionnent 37,5% des transactions d’importations et 46,9% des exportations. Evidemment, c’est l’Europe qui demeure le premier partenaire agroalimentaire du Royaume avec 51,4% des écoulements de produits marocains à l’étranger. L’Espagne et la France canalisent à elles deux 55% des exportations agroalimentaires.
L’Afrique, nouveaux débouchésLe Maroc doit se battre sur ce marché avec des pays comme la Turquie qui pèse pour 0,9% de part de marché contre le royaume. Du coup, les producteurs-exportateurs doivent trouver de nouveaux marchés. L’Afrique subsaharienne apparaît de plus en plus comme une destination naturelle des produits agroalimentaires marocains. En une quinzaine d’année, l’Afrique a gagné près de 11 points dans la part des exportations agroalimentaires. Le Maroc doit également diversifier son offre et compter sur les produits de niche ou à forte valeur ajoutée. Pour ce faire, le développement de l’industrie est la meilleure option, malheureusement, c’est le parent pauvre du Plan Maroc Vert.