Aliments pour bétail: pourquoi le Maroc dépend de l’étranger

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Revue de presseKiosque360. En 2021, les ingrédients d’aliments pour animaux ont représenté plus de 60% des importations totales en provenance des États-Unis. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 10/01/2023 à 22h51, mis à jour le 10/01/2023 à 23h36

Le Maroc continue d’importer des volumes importants de produits agricoles pour les utiliser dans l’alimentation animale. Dans un focus sur le sujet, publié dans son édition du mardi 10 et mercredi 11 janvier, le quotidien Les Inspirations Eco souligne que le Maroc est un importateur majeur de produits de soja, dont les États-Unis et l’Argentine détiennent 95% de part de marché, ainsi que des produits de maïs pour lesquels l’Argentine détient environ 55% de part de marché et les États-Unis 32%.

«Tout ceci explique pourquoi les Américains suivent de près le marché marocain de l’alimentation animale. D’une part, parce que le Maroc est le seul partenaire de l’Accord de libre-échange (ALE) des États-Unis en Afrique. En vertu de cet ALE, la grande majorité des droits d’importation sur les produits agricoles américains ont été éliminés dès leur mise en œuvre le 1er janvier 2006, ou ont été progressivement supprimés au cours des dix années suivantes», indique le quotidien.

D’autre part, parce que les exportations de produits alimentaires et agricoles américains vers le Maroc, au cours de l’année civile 2021, ont atteint 576 millions de dollars, soit une augmentation de 19% par rapport à 2020 (483 millions de dollars). En 2021, les ingrédients d’aliments pour animaux ont représenté plus de 60% des importations totales en provenance des États-Unis.

D’après Les Inspirations Eco, une telle situation perdure parce que, selon les Américains, «aucun produit génétiquement modifié n’a été développé ou commercialisé pour la production locale au Maroc». Ceci, alors que la position du Royaume est tranchée depuis belle lurette: les importations de semences biotechnologiques, destinées à la plantation, ne sont pas autorisées par le Maroc et les importations de semences standard nécessitent un «certificat sans OGM» pour le dédouanement.

D’ailleurs, en septembre 2012, le ministère de tutelle avait publié des directives pour clarifier la position du Royaume sur les produits génétiquement modifiés, «lesquelles stipulent que le Maroc suit le principe de précaution en ce qui concerne la justification de l’interdiction des produits génétiquement modifiés issus de la culture locale et de leur présence dans les produits destinés à la consommation humaine, tout en reconnaissant simultanément leur présence internationale et leur acceptation comme source d’alimentation animale», lit-on.

Ainsi, les activités de biotechnologie agricole au Maroc restent actives mais se limitent essentiellement à la recherche. Il en découle que les ingrédients alimentaires importés sont devenus plus que nécessaires pour les industries nationales du bétail et de la volaille. Au point que, face à la hausse des prix des matières premières, l’État se devait de subventionner les aliments composés, notamment pour les vaches laitières.

Par Nabil Ouzzane
Le 10/01/2023 à 22h51, mis à jour le 10/01/2023 à 23h36