«Il n’existe aucune contradiction entre la généralisation de l’AMO et l’assurance maladie dans le secteur privé. Au contraire, ces deux systèmes se complètent». L’affirmation est du directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Hassan Boubrik, dans le cadre d’un entretien accordé à l’hebdomadaire.
Si les intermédiaires de l’assurance sont convaincus que le passage à l’AMO impactera significativement leur activité et représente même une menace pour leur avenir, Hassan Boubrik rassure: «Il n’y a pas lieu de craindre le basculement de la population vers l’assurance maladie obligatoire. Cette transition se fera en concertation avec tous les acteurs concernés».
Le DG de la CNSS note que la généralisation de l’AMO est un projet Royal d’une importance capitale, visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains. Il explique que «ce projet ambitieux se déploie en trois phases: l’assurance maladie en 2021 et 2022, suivie des aides sociales, puis l’Indemnité pour les employés (IPE) et la retraite prévue pour l’année prochaine». D’après lui, cette initiative a déjà apporté des avantages significatifs, notamment une augmentation du nombre de bénéficiaires de l’AMO, passant de 8 millions en 2021 à environ 24 millions aujourd’hui.
Concernant les opportunités pour les assureurs, Boubrik admet que «l’AMO offre des taux de remboursement sur l’ambulatoire atteignant 70 %, mais certains actes médicaux, pour des raisons spécifiques, ne sont pas couverts, ce qui pourrait être bénéfique pour les assureurs. De plus, certaines prestations de confort, non prises en charge par l’AMO, peuvent être couvertes par une assurance maladie complémentaire», écrit L’Observateur du Maroc et d’Afrique.
Les intermédiaires de l’assurance veulent reporter la date de généralisation de l’AMO à 2029. Boubrik est convaincu que toute transition nécessite un délai de préparation. Mais, il juge la perspective de quatre ans excessive. «Ce basculement aurait dû se produire bien plus tôt, tant pour le bien du secteur que des assurés. Maintenant, le temps nécessaire sera accordé pour garantir que cette transition se fasse de manière aussi douce et fluide que possible», assure-t-il. Il ajoute également que «cette transition se fera en concertation avec tous les acteurs concernés, notamment le ministère des Finances et le régulateur du secteur des assurances».