Que l’on soit de Casablanca ou pas, Derb Ghallef a toujours été considéré comme la Mecque du piratage. Parmi les logiciels les plus prisés, et donc les plus achetés : les antivirus, indispensables pour lutter contre les intrusions informatiques et le piratage des données. Seulement, à Derb Ghallef- et c’est le principe- ces logiciels de protection eux-mêmes ont été piratés par les commerçants. Un fléau face auquel les éditeurs de ces logiciels sont complètement impuissants, puisqu’il est très difficile à combattre frontalement sur un marché comme celui du Maroc.
Or, parmi les créateurs d’antivirus, un seul a décidé d’endiguer ce phénomène de manière plutôt originale : Kaspersky, le spécialiste russe de la sécurité informatique. C’est du moins ce que nous apprend Les Ecos Inspirations, dans son édition du 13 février 2015. En effet, le logiciel de protection informatique made in Russia, a décidé de «limiter la casse du piratage» en commercialisant ses produits officiels au cœur même de Derb Ghallef, «la plaque tournante marocaine du piratage informatique», selon le titre francophone. Une décision mise en place il y a maintenant une année, puisque la société russe a pris contact avec les commerçants de ce «souk 2.0» et leur a proposé de vendre des coffrets Kaspersky. Selon le manager des ventes Kaspersky au Maghreb, Julien Pulriventi, il s’agit d’une méthode marketing «soft» et non frontale, puisque l’achat du contenu piraté ferait partie intégrante de «l’ADN marocain». Ce dernier n’a pour autant pas précisé si les prix de vente de ces logiciels resteraient les mêmes que sur le marché habituel. Difficile donc de mesurer l’impact de cette stratégie.
Cependant- et selon les statistiques de Kaspersky lui-même- cette marque de logiciel de protection réalise environ 60% de son chiffre d’affaires avec les entreprises du royaume tandis que les 40% restants sont obtenus auprès des particuliers. Par ailleurs, nous apprend le quotidien économique, les managers régionaux du groupe seraient en prospection au Maroc afin de dénicher de nouveaux «grands comptes». Que ne ferait-on pas pour le business ?