En 2020, le marché des médicaments a enregistré une croissance de 2,9% en unité et de 3,9% en valeur. Avec un chiffre d’affaires de 11,46 milliards de dirhams et 371 millions d’unités, le marché s’est bien comporté, souligne l’hebdomadaire La Vie Éco. "Pour les industriels, il n’était pas prioritaire de sauver le chiffre d’affaires du secteur mais plutôt d’assurer la disponibilité des médicaments pour répondre aux besoins des citoyens et de sauver donc des vies en cette période de crise sanitaire. C’était là le challenge des industriels", explique Layla Laassel Sentissi, pharmacienne directrice exécutive de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIP), dans les colonnes de l’hebdomadaire.
D’après la professionnelle, le chiffre d’affaires "n’est pas réellement significatif, car le comportement des ventes a été différent d’un produit à l’autre". A titre d’exemple, poursuit-elle, les ventes du paracétamol et des vitamines prescrits dans le protocole thérapeutique anti-Covid du ministère de la Santé ont explosé, tandis qu’une chute a été enregistrée dans les ventes de certains antibiotiques, soit, par exemple, -18% pour l’Amoxicilline qui est normalement le plus vendu, ainsi qu'au niveau des médicaments relatifs à certaines maladies de dermatologie et d’ophtalmologie. Même constat pour les traitements de rhinites, de la grippe ou encore des gastrites, souligne l’hebdomadaire.
Une situation qui reflète l’impact du Covid-19 sur le marché du médicament. La flambée des coûts a également un impact sur l’industrie. Selon Layla Laassel Sentissi, "l’envolée du coût des matières premières, qui a été multiplié par trois, et le coût du transport qui est devenu cinq fois plus cher, ont contraint les industriels à payer le prix fort et à faire des efforts pour sécuriser l’approvisionnement du marché, aussi bien pour les traitements du Covid-19 que pour les autres pathologies". D’après la spécialiste, "les prix des médicaments étant réglementés, il n’était pas possible de répercuter ces hausses. Donc, les coûts ont augmenté, alors que les bénéfices réalisés ont été inférieurs à ceux d’une année normale,” explique-t-elle à La Vie Éco.
Pour autant, et malgré sa dépendance à la matière première provenant principalement de la Chine et de l’Inde, le Maroc a pu maîtriser les circuits et chaînes d'approvisionnement mondiaux. D’après la FMIIP, il y a eu "continuité de la production, même dans les premières semaines du confinement global dans le monde, c’est-à-dire de mars à mai 2020. Il est à noter que le protocole anti-Covid est produit localement. Ce qui permet de dire que la fabrication locale a sauvé l’année 2020". Concernant l’activité à l’export, un chiffre d’affaires de 1,3 milliard a été réalisé.