C’est un texte qui était attendu depuis longtemps par le secteur qui vient d’être adopté lors du dernier conseil de gouvernement. Mohamed Sajid, ministre de tutelle, a réussi à faire adopter le projet de loi relatif aux métiers de l’artisanat.
Dans son édition du lundi 11 mars, l’Economiste rappelle que ce texte de loi tombe à un moment où le secteur de l’artisanat, qui emploie plus de 2,3 millions de personnes et contribue à hauteur de 7% au PIB national, souffre d’une perte de qualité des produits et de l’entrée sur ce marché de personnes non qualifiées qui n’ont aucun lien avec le secteur. De même, le rôle de «lamine», qui par le passé jouait le rôle de garant sur plusieurs volets, est en recul considérable.
Le journal rapporte ainsi que parmi les apports de ce nouveau texte figure la création d’un registre national des artisans à travers un site électronique. Les professionnels seront tenus de s’y inscrire et chacun d’entre eux disposera d’un identifiant unique. Ce dispositif constituera la base de certains avantages dont bénéficieront les artisans, comme l’assurance maladie ou le régime de retraite.
Par ailleurs, l’Economiste souligne que le nouveau texte encourage la création de groupements professionnels qui seront considérés comme les véritables partenaires locaux de l’administration afin d’organiser et d’encadrer les opérateurs. Des instances régionales seront créées et représenteront les différentes catégories de métiers de l’artisanat. Les instances régionales qui seront mises en place permettront d’identifier les nouveaux «lamines», dans le sens où les présidents des instances seront considérés comme tels, à condition d’exercer d’une manière régulière une activité artisanale pour son propre compte. De plus, il doit faire l’objet d’un casier judiciaire vierge et être élu pour un mandat de six ans, renouvelable une fois.
Le texte adopté en conseil de gouvernement prévoit, en outre, la réorganisation du Conseil national de l’artisanat et l’activation de son rôle d’institution consultative proposant tout ce qui peut contribuer au développement du secteur. C’est donc une petite révolution qui a démarré pour l’artisanat marocain et ses professionnels avec l’adoption du projet de loi par l’Exécutif. Il reste à savoir dans combien de temps les dispositions qu’il prévoit seront réellement mises en pratique.