Alors que la tenue à Marrakech, du 9 au 15 octobre 2023, des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI approche, le prix des nuitées dans la ville et ses environs atteint déjà des sommets.
Etablissements hôteliers, maisons d’hôtes, riads et même particuliers qui louent leur appartement meublé surfent allègrement sur cette tendance de hausse des prix généralisée.
Selon Les Inspirations Eco de ce mercredi 4 octobre 2023, ces prix se retrouvent au minimum multipliés par sept, voire par dix par certains établissements.
«Pour donner un ordre de grandeur, des hôteliers, qui facturent en temps normal un tarif de 700 dirhams [la nuitée] sont passés à 2.500 dirhams la nuitée à cette période. Idem pour des appartements ou des villas, dont le prix est passé du simple au double, voire au triple», détaille le quotidien.
Omar Kettani, professeur en économie à l’université Mohammed V de Rabat, que le quotidien a interrogé à ce propos, précise que dans ce cas d’espèce, le marché n’obéit plus aux lois de l’offre et de la demande, mais se retrouve livré aux spéculations: «il faudrait que les autorités s’impliquent davantage pour réguler», a-t-il commenté.
Les hôteliers et autres gérants d’établissements, ou propriétaires d’appartement loués meublés ne sont quant à eux pas du tout de cet avis. Ce type d’évènements leur permet, disent-ils, de «combler les périodes creuses» et de «transformer les basses saisons en hautes saisons».
De plus, argumentent-ils, les participants à ces rencontres, qui ont pour habitude de prendre part à des évènements similaires ailleurs dans le monde s’acquittent, assurent-ils, de tarifs plus élevés. Alors «pourquoi ne pas en profiter aussi au Maroc?», se demandent-ils.
Selon Nidal Lahlou, président délégué de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), cette frénésie spéculative s’explique par une forte demande: «toutes les villes qui accueillent des manifestations similaires connaissent des augmentations de prix, surtout qu’aucune législation n’interdit la fixation des prix, comme c’est le cas au Maroc, mais cela n’explique pas les abus exercés par certains établissements», a-t-il expliqué aux Inspirations Eco.
La FNIH, qui envisage actuellement de mener des discussions avec les opérateurs du tourisme à Marrakech, afin d’instaurer «un comportement éthique», appelle à «un plafonnement des pourcentages de hausse des prix», «à ne pas dépasser».
La situation qui prévaut actuellement à Marrakech laisse présager ce que pourraient être les prix des nuitées pratiqués par les hôteliers et autres propriétaires d’appartements meublés au cours de manifestations à venir, comme la CAN, prévue en 2025, ou encore éventuellement la co-organisation par le Maroc de la Coupe du Monde, en 2030.
Avec une telle envolée des prix, le principal risque qu’encourt le tourisme sera de faire fuir, une fois ces évènements ponctuels terminés, de potentiels futurs clients.