Le groupe bancaire marocain, Attijriwafa bank, vient de conclure 9 conventions avec des banques et des opérateurs économiques chinois. Ces accords interviennent dans le cadre du Forum économique Maroc-Chine qui s’est tenu à Pékin, la semaine dernière. Parmi ces conventions, 5 concernent le secteur bancaire de l’Empire du Milieu et ont notamment été conclues avec Bank of China, China Development Bank et China Exim Bank.
Par ailleurs, des accords ont été signés avec les opérateurs industriels Huawei, Sepco III, Shandong Shangang, et Haifen Fisheries en vue de l’accompagnement bancaire de leurs opérations commerciales et d’investissements au Maroc et plus généralement en Afrique. De façon générale, ces conventions visent à accompagner d’une part les opérateurs chinois, et d’autre part les entreprises marocaines en particulier et africaines en général, dans leurs relations d’affaires.
Faire du renminbi (yuan), une devise mondiale
Cependant, deux de ces conventions sortent de l’ordinaire. La première, signée avec Bank Of China, porte sur la promotion de la devise chinoise, le renminbi (littéralement, monnaie du peuple), par le groupe bancaire marocain dans les pays où il est présent. L’objectif principal est d’orienter les opérateurs africains vers l’utilisation de la devise chinoise dans les transactions commerciales avec la Chine, mais aussi pour leur couverture contre le risque de change. On sent par cet accord la volonté manifeste de Pékin de faire de sa monnaie une devise de référence dans les transactions internationales. En effet, depuis quelques années, la Chine réduit progressivement ses réserves en dollars et en euros pour les remplacer avec de l’or. Le groupe marocain, présent dans plus d’une douzaine de pays africains, devrait donc être un acteur de cette orientation stratégique de la devise chinoise.
La deuxième convention qui se différencie des autres est signée avec la China development bank, et porte sur la mise en place d’une ligne de financement de 100 millions de dollars destinée aux PME marocaines et africaines. Les entreprises bénéficiaires pourront évidemment l’utiliser pour les opérations d’import-export, mais aussi et surtout pour leurs projets d’investissement.