Automobile: Une refonte en profondeur

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Revue de presseKiosque360. Pour faire face aux défis nationaux et internationaux, l’industrie automobile dit subir une refonte de sa chaîne de valeur. Les détails.

Le 26/08/2015 à 23h33

Un taux d’intégration locale de 80%, 120 milliards de DH à l’export d’ici 2022, un sourcing local estimé à 11 milliards de DH par an, ou encore une production globale qui devrait atteindre 600.000 véhicules en 2020 (400.000 pour Renault et 200.000 pour PSA). L’entrée en production de PSA au Maroc fera de l'industrie automobile une plateforme aux standards internationaux. Et, cerise sur le gateau, selon L’Economiste dans son édition du 27 août, PSA compte même confier à la future unité de production de Kenitra l’assemblage, voire la production à terme de composantes motorisation et boîtes à vitesse. Montant de l’investissement: 560 millions d’euros. Le constructeur français contribuera à hauteur de 95% au montage financier. Le reste (5%) est assuré par la CDG. L’intérêt des géants comme Renault, PSA, Nissan ou encore Volkswagen, pour le Maroc, s’explique par la nouvelle structuration internationale de l’offre et de la demande automobile. En effet, le secteur connaît, au niveau mondial, une refonte de sa chaîne de valeur, qui se traduit par un basculement de la demande et de l’offre mondiale des pays industriels vers ceux dits émergents.

Cette restructuration implique donc un redéploiement des capacités de production entre les grandes zones géographiques. Selon une étude du ministère de l’Economie et des Finances, ce bouleversement de la chaîne de valeur automobile s’explique par deux principaux facteurs. Primo, des changements techniques à l’origine des modifications de l’ordre. Secundo, des stratégies d’alliances entre constructeurs, équipementiers et acteurs de niche. Une évolution qui a poussé les opérateurs à repenser le modèle de l’entreprise, et ce pour conserver le leadership technologique, le know-how ou encore l’image de marque. Des stratégies qui s’orientent vers la réduction des coûts, ce qui se fait par une externalisation accrue, notamment vers les pays émergents. Ce changement de paradigme de l’activité a tout autant permis à certains pays comme l’Allemagne, la Corée du Sud et le Japon de renforcer leurs industries automobiles comme il a permis au Maroc ou à la Turquie d’améliorer leur positionnement dans la chaîne de valeur mondiale.

Les experts du ministère des Finances ont identifié des facteurs permettant de s’adapter aux nouvelles exigences du marché: des donneurs d’ordre compétents, une aide de l’Etat (soutien aux entreprises, partage de l’information, formation, réglementations …), la mise en place d’un environnement favorable à la formation et l’expérimentation ou encore une logistique et une infrastructure efficaces facilitant la connectivité des sites de production.

Par Sanae El Asrawi
Le 26/08/2015 à 23h33