Dans sa livraison de ce mardi 23 décembre, le quotidien arabophone Al Akhbar révèle Les négociations «secrètes» entre le ministère de l’équipement et l’entreprise turque pour exonérer cette dernière des pénalités de retard.Se référant à des données précises, la publication croit savoir que la société turque Nurol, le ministère de l’équipement et la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) sont entrés dans des tractations pour le prolongement des délais légaux prévus dans les cahiers de charges pour la finalisation par la compagnie turque du projet d’autoroute de Safi. La date butoir de livraison du projet est fixée au 24 mars 2015, suite à quoi l’autoroute sera ouverte au public.Selon le quotidien, ces négociations interviennent après que le PDG de la compagnie turque Nurol, Ugur Dogan, ait reconnu que les travaux de réalisation de l’autoroute de Safi ne seront achevés que vers la fin de 2015, et ce en dépit de l’accord conclu entre l’entreprise turque et l’ADM.
Les faux-fuyantsPour éviter les pénalités de retard prévues dans le contrat entre les deux parties, les Turcs usent de tous les moyens pour faire pression sur la partie marocaine en vue d’obtenir un dégrèvement des amendes qui s’élèvent à 20 millions DH pour chaque jour de retard dans la réalisation de l’ouvrage , soit la coquette somme de 540 millions DH pour 9 mois, avance Al Akhbar.
Evoquant les raisons qui ont empêché la société turque d’honorer ses engagements et de livrer le projet dans les délais impartis, le journal rapporte que le PDG de Nurol a déclaré que le projet en question était confronté à des problèmes entravant l’avancement des travaux, soit la pression grandissante exercée par la population locale désirant travailler et un réseau de lignes électriques qui n’a pas été transféré.
Citant ses propres sources, le quotidien fait savoir que la véritable raison derrière ce retard réside dans le fait que la société turque est revenue sur sa décision d’acquérir les matières premières dans les carrières autorisées pour leur préférer les carrières de pierres à plus bas coût se trouvant à proximité du chantier de l'autoroute, et ce malgré le fait que les tests scientifiques avaient prouvé que ces carrières disposent de pierres non solides, non homogènes et ayant une grande sensibilité à l’eau.
Ces conclusions ont été entérinées par les analyses et les contre-analyses effectuées par la société turque elle-même sur des échantillons de l’autoroute de Safi, ajoute le quotidien.
Une faveur?
Alors que le ministère de l'Equipement et la Société nationale des routes du Maroc avait refusé d’accorder un délai supplémentaire à la compagnie marocaine qui avait été chargée de l'achèvement du tronçon de l'autoroute reliant Sidi El Yamani à Assilah sur une distance de 10 km seulement, il semble que la donne soit tout à fait différente vis-à-vis de l’entreprise turque. Le ministère et l’ADM ont en effet proposé à la société turque, selon Al Akhbar, de lui accorder un autre délai n’excédant pas cinq mois pour achever le projet. Une proposition que la compagnie turque a du coup déclinée, tout en s’attachant à reporter la réalisation finale de l’autoroute à fin 2015.