Après la fermeture définitive du poste-frontière Tarajal II à Bab Sebta et l’arrêt définitif du flux de personnes qui transportaient les marchandises de contrebande à travers ce passage, les pouvoirs publics sont en train d’étudier, voire de peaufiner un plan d’action à mettre rapidement en place pour offrir des activités de substitution aux familles qui vivaient de cette activité somme toute illégale, rapporte Aujourd'hui le Maroc dans sa livraison du 20 février. Selon des sources bien informées, une piste aujourd’hui sérieusement envisagée consisterait à mettre sur pied, au niveau du poste frontalier de Bab Sebta, mais du côté marocain, des espaces dédiés à des entrepôts sous douane. Cette zone commerciale spéciale sera dédiée à des opérateurs importateurs marocains qui pourraient y entreposer toutes sortes de produits en majorité importés légalement via le port de Tanger Med. La clientèle ciblée sera surtout constituée de commerçants des villes voisines, notamment Fnideq, qui vivaient des produits de contrebande provenant de Sebta. C’est une grande première pour le Maroc qui pourra ainsi faire d’une pierre deux coups: remplacer la contrebande par une activité commerciale parfaitement légale et, d’un autre côté, créer un nouveau pôle d’activité qui pourrait être un bon stimulant pour l’emploi dans la région, y compris au profit des personnes qui effectuaient le transport quotidiennement.
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Les commerçants qui investiraient dans ces entrepôts paieraient les droits de douane à hauteur seulement des volumes écoulés. Mais ce n’est pas la seule manière de donner des emplois de substitution à cette catégorie. En effet, entre autres actions étudiées, la possibilité de placer les personnes dans des entreprises de la région ou même au-delà. Ainsi, à Tanger, un opérateur industriel majeur comme Renault pourrait contribuer au redéploiement de jeunes qui travaillaient dans le transport de produits de contrebande. D’autres opportunités peuvent également exister dans la zone franche de la ville et le bassin industriel du port Tanger Med. Même dans des villes plus éloignées, comme Kénitra, des opérateurs tels que PSA Peugeot et tout l’écosystème d’équipementiers qui l’entoure peuvent contribuer à cette opération de redéploiement. C’est en tout cas le montage que proposent et défendent aujourd’hui certains hauts responsables publics. Mais, avec tout cela, il restera une autre et dernière catégorie qu’il sera difficile de redéployer ailleurs, à savoir celle des personnes qui, à cause de l’âge, du manque d’instruction ou d’un handicap notamment, ne sont pas en mesure de travailler. Pour cette catégorie, le principe d’une aide financière directe n’est pas à écarter. Cette dernière option, soulignent les sources d’Aujourd’hui Le Maroc, n'est pour l’heure qu’une piste toujours au stade de réflexion. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’après la fermeture du poste de Bab Sebta aux flux de transporteurs de contrebande, les pouvoirs publics cherchent à leur trouver des activités légales et pérennes de substitution.