Baisse des taux: une fausse bonne idée? Telle est la question posée par Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce 14 juin. Alors que Bank Al-Maghrib (BAM) va tenir son deuxième conseil d’administration de l’année en cours, le journal s’interroge sur l’impact de la décision prise par la banque centrale de baisser, en juin 2020 et pour la deuxième fois consécutive, son taux directeur, le fixant à 1,5%.
Car, après une baisse de quelques mois, les taux débiteurs appliqués aux crédits contractés par les clients repartent à la hausse, comme l’indique le quotidien. En effet, d’après une enquête récente sur les taux débiteurs de Bank Al-Maghrib, le taux est passé de 4,42% au 4e trimestre 2020 à 4,45% au premier trimestre 2021. Comme le détaille, dans cette étude, la banque centrale, «le taux appliqué aux crédits aux particuliers s’est établi à 5,19% contre 4,98% un trimestre auparavant et celui assortissant les prêts aux entreprises non financières à 4,23% après 4,28%.»
D’après des sources bancaires approchées par le quotidien, les résultats de l’enquête doivent toutefois être atténués, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, ils représentent des moyennes générales. Ensuite, les décisions concernant les taux appliqués sont prises en fonction du dossier de chaque client. Autre constat: les taux servis aux épargnants flanchent, soulève le journal qui ajoute que la baisse du taux directeur ne profite pas pleinement aux demandeurs.
Face à une telle situation, le gouvernement s’active et a lancé deux chantiers: l’emprunt national et le projet de loi n°51.20 modifiant et complétant la loi n°103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés. Il instaure de nouvelles dispositions concernant le plafonnement des taux de crédits. Pour rappel, ce texte permettra au ministre des Finances de déterminer le taux maximum des intérêts conventionnels pour chaque type d’opération de crédit.
