Les chiffres, à quelques exceptions près, sont parlants. Dans son édition du 7 juillet, l'Economiste, qui s'intéresse aux chiffres de l’Office des changes, rapporte que le déficit commercial du Maroc s’est établi à près de 116,8 milliards de dirhams à fin mai 2022, en hausse de 36,9% par rapport à la même période une année auparavan.
Au titre des cinq premiers mois de l’année 2022, les importations ont progressé de 39,2% à plus de 82,55 milliards de dirhams et les exportations ont grimpé de 40,7% à 51,06 milliards de dirhams, explique l’Office des changes dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, soulignant que le taux de couverture s’est situé à 60,2%.
La hausse des importations de biens concerne la quasi-totalité des groupes de produits, fait observer l’Office, cité par le quotidien, notant que la facture énergétique a plus que doublé à 54,64 milliards de dirhams à fin mai 2022. Cette évolution fait suite, essentiellement, à la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+14,02 milliards de dirhams) due à l’élévation des prix qui ont presque doublé (9.110 DH/T contre 4.597 DH/T). En parallèle, les quantités importées ont enregistré une hausse de 8,6%.
De leur part, les importations des demi-produits ont enregistré une hausse de 53,9%, suite à la forte croissance des achats de l’ammoniac. Les importations des produits bruts se sont accrues, quant à elles, de 76%, principalement à cause de la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont presque triplé (+5,421 milliards de dirhams).
S’agissant des importations des produits alimentaires, elles ont affiché une hausse de 31,8%, tributaire, essentiellement, de l’augmentation importante des achats d’Orge (2,99 milliards de dirhams). Les approvisionnements en blé ont augmenté de 14,8%.
Concernant les exportations, leur accroissement concerne la totalité des secteurs, essentiellement, les phosphates et dérivés, le secteur de l’automobile et celui de l’agriculture et agroalimentaire. C’est ce qui a permis de sauver la mise.
Les ventes des phosphates et dérivés ont presque doublé pour atteindre plus de 47,62 milliards de dirhams à fin mai dernier contre 24,27 milliards de dirhams à fin mai 2021, selon l’Office des changes.
Cette évolution s’explique principalement par l’augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques (+17,96 milliards de dirhams) due à l’effet prix qui a plus que doublé (8.354 DH/T à fin mai 2022), a indiqué l’Office dans sa récente note sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, cité par L'Economiste. En revanche, les quantités exportées ont baissé de 10,2%.
Il y a aussi d’autres facteurs qui prêtent à l’optimisme. Notons que le flux net des Investissements Directs Etrangers au Maroc (IDE) a atteint plus de 7,7 milliards de dirhams à fin mai 2022, en hausse de 10,8% par rapport à la même période un an auparavant. Stables dans leur embellie, les transferts de fonds effectués par les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) se sont établis à plus de 38,31 milliards de dirhams à fin mai.