Sur la base de l'évaluation notamment des trajectoires à moyen terme de l’inflation, de la croissance et des comptes extérieurs, "le Conseil de BAM a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 2,25% reste approprié et décidé de le maintenir inchangé", souligne Bank Al-Maghrib.
Lors de cette réunion, ajoute la même source, le Conseil a noté que l’inflation a terminé l’année 2018 avec une moyenne de 1,9%, tirée essentiellement par celle des produits alimentaires à prix volatils, relevant que celle-ci devrait décélérer à 0,6% en 2019 avant de s’établir à 1,1% en 2020.
Bank Al-Maghrib estime en outre que la croissance nationale resterait limitée à 2,7% en 2019 avant de s’accélérer à 3,9% en 2020.
Pour l’ensemble de l’année 2018, la croissance se serait établie à 3,1% après 4,1% en 2017, avec une décélération de la valeur ajoutée agricole de 15,4% à 4,3% et une légère hausse du rythme des activités non agricoles de 2,7% à 2,9%, poursuit la même source, estimant que celles-ci continueraient à s’améliorer, quoique lentement, pour atteindre 3,4% en 2019 puis de 3,8% en 2020.
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BAM table dans ce sens sur une production céréalière autour de 60 millions de quintaux et un recul de la valeur ajoutée agricole de 3,8%, ainsi que sur un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 6% en 2020, sous l’hypothèse d’une récolte autour de 80 millions de quintaux.
Concernant le marché du travail, la Banque centrale pense que la situation a connu en 2018 une relative amélioration en termes de création d’emplois, avec 112.000 nouveaux postes dont 65.000 dans les services.
Tenant compte d’une entrée nette de 64.000 demandeurs d’emploi, le taux d’activité a poursuivi sa tendance baissière, revenant d’une année à l’autre de 46,7% à 46,2%, ajoute la même source, qui fait observer que dans ces conditions, le taux de chômage a reculé de 10,2% à 9,8% au niveau national et de 14,7% à 14,2% en milieu urbain où il est resté, toutefois, très élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans, atteignant 43,2%.
Au plan des comptes extérieurs, BAM indique que les données provisoires de 2018 font ressortir une performance notable des exportations de biens qui a concerné l’ensemble des secteurs notamment les phosphates et dérivés, la construction automobile et les produits agricoles et agroalimentaires, au moment où les importations ont été marquées par l’alourdissement de la facture énergétique et l’augmentation des achats de biens d’équipement.
BAM souligne d'autre part que les recettes de voyage ont progressé de 1,5% à 73,2 milliards de dirhams, alors que les transferts des MRE ont reculé de 1,7% à 64,8 milliards de dirhams.
Dans ce contexte, le déficit du compte courant se serait creusé de 3,6% du PIB en 2017 à 5,2% en 2018 et devrait s’alléger à 4,1% en 2019 et à 3,4% en 2020, sous l’effet notamment de la baisse prévue des importations énergétiques et de la décélération des achats de biens d’équipement.
Pour ce qui est des opérations financières, les recettes des IDE ont atteint l’équivalent de 4,1% du PIB en 2018 et devraient revenir à 3,4% du PIB en 2019 et en 2020, affirme la Banque centrale qui note que dans ces conditions et au regard des sorties prévues du Trésor à l’international, les réserves internationales nettes passeraient de 231 milliards de dirhams en 2018 à 239 milliards en 2019 avant de revenir à 236 milliards en 2020, continuant ainsi d’assurer la couverture d’un peu plus de 5 mois d’importations de biens et services.
S’agissant des conditions monétaires, BAM indique qu'après une stabilité en 2018, le taux de change effectif réel devrait s’apprécier de 0,7% en 2019 et se déprécier de 0,5% en 2020, ajoutant que les taux débiteurs ont poursuivi leurs baisses trimestrielles, revenant à 5,06% en moyenne au quatrième trimestre de 2018, avec en particulier des reculs de 28 points de base pour les prêts aux entreprises et de 11 points pour ceux aux particuliers.
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Pour ce qui est du crédit au secteur non financier, sa progression a ralenti à 3,1% au terme de 2018, reflétant essentiellement une nette décélération des prêts aux entreprises privées, et devrait maintenir ce rythme en 2019 avant de s’accélérer à 4,4% en 2020, selon la même source.
Par ailleurs, Bank Al-Maghrib fait état d'une amélioration des ressources ordinaires de 1,8%, résultat d’une augmentation de 4,2% à 234,9 milliards des recettes fiscales, et d’un recul de celles non fiscales lié essentiellement à une diminution des dons des pays du CCG de 2,8 milliards de dirhams, après 9,5 milliards en 2017.
Les dépenses globales ont quant à elles connu un alourdissement de 2,4%, recouvrant principalement des hausses au titre des autres biens et services de 5,5% à 62,2 milliards et de la charge de compensation de 15,6% à 17,7 milliards, ainsi qu’une baisse de l’investissement de 2% à 65,7 milliards.
Ainsi, l’exécution budgétaire s’est soldée par un creusement du déficit à 41,4 milliards ou l’équivalent de 3,7% du PIB contre un objectif de 3% retenu dans la loi des finances, conclut Bank Al-Maghrib qui s'attend à ce que le processus de consolidation budgétaire devrait à moyen terme, ralentir et que le déficit, hors privatisation, devrait s’établir à 4,1% du PIB en 2019 avant de revenir à 3,5% du PIB en 2020.