C’est un diagnostic du marché de l’emploi auquel s’est livré l’économiste principal à la Banque mondiale, Javier Diaz Cassou, lors d’un webinaire consacré à la présentation du rapport semestriel de suivi de la situation économique du Maroc. En effet, d’après les chiffres évoqués, la majorité des travailleurs salariés marocains (3 millions en 2019) reste toujours dans l’informel, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce 30 juin.
Lors de son intervention, Javier Diaz Cassou a ainsi énoncé quatre défis clés à relever. Le premier, l’accélération de la transformation structurelle. Dans le viseur, la création d’emplois de meilleure qualité dans des secteurs à forte productivité. Le deuxième challenge, le renforcement de la formalisation. Le troisième, booster le taux d’activité des femmes en facilitant notamment leur l’accès à de meilleurs emplois. Et le quatrième défi? La jeunesse. A travers la voix de Javier Diaz Cassou, la Banque mondiale recommande de soutenir les jeunes dans leur transition de l’éducation au marché du travail.
Interrogé par Aujourd’hui le Maroc, Javier Diaz Cassou est revenu sur les signes de relance que connaît le pays, évoquant notamment une reprise entraînée par la demande extérieure. Il annonce ainsi des exportations de biens déjà au-dessus de leur niveau pré-pandémique et des perspectives économiques dans les principaux marchés favorables aux produits marocains.
Pour Javier Diaz Cassou, «la reprise se raffermit en 2021», même si elle est lente et «asymétrique», toutes les branches d’activité n’ayant pas été impactées avec la même force par la crise. D’après lui, les réformes annoncées et le Nouveau Modèle de Développement pourraient notamment entraîner un nouvel élan de l’économie marocaine, ajoutant toutefois qu'il existe des risques potentiels. Parmi eux, la couverture des besoins de financement budgétaire qui, souligne le journal, devient plus difficile dans un contexte de hausse des rendements mondiaux.