2016 ne devrait pas être une année de reprise pour le secteur bancaire marocain, selon les pronostics des analystes d'Upline Securities. La prévision de croissance des crédits bancaires de 2,5% en 2016 (contre 2,7% en 2015), annoncée par la Banque centrale, soutient cette hypothèse.
Le ralentissement de la croissance économique (aux alentours de 1% en 2016), marquée par une stagnation de la promotion immobilière et une baisse des prix des matières premières (financées en partie par les crédits bancaires) sont autant de facteurs qui expliquent la faiblesse de la demande de crédits.
Toutefois, en dépit de ce contexte, la rentabilité des banques restera intacte, notent ces mêmes analystes. Dans son rapport annuel "Snapshot 2015", la filiale du Groupe Banque Populaire note qu’un ensemble d'éléments plaident en faveur de la consolidation de la profitabilité des banques.
Il s’agit, entre autres, de la baisse des rendements obligataires (observée depuis le début de l’année), qui est de nature à renforcer la valeur du portefeuille transactionnel des banques, le repli du coût des ressources suite notamment au recul du taux directeur, l'existence d'un gisement de provisions important pouvant être repris dans les années à venir, ainsi que le potentiel de croissance des activités à l'international.
Un PNB de 53,2 milliards DHDéjà en 2015, malgré un contexte défavorable, marqué par la non récurrence des profits exceptionnels réalisés en 2014, la masse bénéficiaire réalisée par les banques cotées à la Bourse de Casablanca ressort en nette amélioration, en raison notamment de la baisse de la charge de risque et la montée en puissance des activités à l’international.
En effet, le Produit net bancaire (PNB) sectoriel s’est hissé de 0,9% à 53,2 milliards DH. Pour sa part, le résultat net part du groupe (RNPG) du secteur enregistre une croissance de 5,1 % à 10,07 milliards DH, porté par l'ensemble des banques à l'exception de Crédit du Maroc, selon les analystes d’Upline.
Au final, les actionnaires ont été généreusement rétribués. La masse des dividendes du secteur bancaire s'est hissée de 5,2 % franchissant ainsi la barre des 5 milliards DH, portée principalement par la hausse des dividendes distribués par les 3 premières banques de la place, à savoir Attijariwafa bank, BCP et BMCE Bank of Africa.