Comme attendu, l’exercice 2015 n’a pas été de tout repos pour le secteur bancaire. Les établissements de la place ont en effet dû clôturer l’année sur une hausse sensible de leurs créances en souffrance. En tout, elles enregistrent 6,9% de plus qu’en 2014 à 56 milliards de DH.
Ce niveau, bien qu’encore supportable en apparence, peut néanmoins inquiéter. En cause, cette évolution a été enregistrée lors d’un exercice où l’encours des crédits bancaires n’a évolué que de 2,7% à 784 milliards de DH. En d’autres termes, les impayés chez les banques évoluent quasiment trois fois plus vite que les crédits eux-mêmes.
Pire encore, le détail des chiffres de la banque centrale montrent que ce sont les entreprises privées qui causent le plus de soucis aux banques. En effet, les créances en souffrances sur les sociétés non financières privées ont augmenté de 11%, au moment où les impayés des ménages ont limité leur croissance à 1,3%.
Les plus pessimistes diront que ces indicateurs sont un gage d’une mauvaise passe que traverserait le secteur privé et, partant, l’économie nationale. Néanmoins, du côté du secteur bancaire, on tente de relativiser en rapportant l’évolution importante des créances en souffrance à certains faits exceptionnels qui ont marqué l’année 2015, à l’image de l’éclatement de la crise de La Samir.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est que les prochaines publications financières des établissements bancaires seront particulièrement suivies afin de mesurer l’impact de cette conjoncture sur les performances globales des banques.