Les banques marocaines seraient-elles contraintes d’adopter un nouveau modèle qui nécessite l’investissement de plusieurs milliards de dirhams? C’est en tout cas ce qu’évoque l’Economiste en Une du lundi 4 mars. Technologies de l’information et amélioration de l’expérience client seraient ainsi les principaux axes de cette révolution bancaire.
Pour mesurer l’ampleur de ces dernières, il suffit de s’intéresser aux chiffres du CIH, qui est loin d’être le leader du secteur mais qui a su anticiper. En douze mois, la banque a recruté pas moins de 315.000 nouveaux clients. Comment y est-elle parvenue? En s’adaptant plus rapidement que ses consœurs à l’évolution du comportement des clients qui recherchent désormais une relation plus réactive et plus personnalisée. Pour ce faire, le CIH mise beaucoup sur les opérations en ligne. Selon le journal, 75% des opérations courantes sont désormais prises en charge en ligne dans cette banque.
Citant un expert du secteur, la publication explique que la banque a réussi cette prouesse car, contrairement à certains de ces concurrents, elle a bénéficié de l’effet de sa petite taille. Cela ne veut pas dire qu’elle est la seule à emprunter ce virage, puisque les autres banques sont également dans la course. En tout, les banques marocaines sont aujourd’hui engagées sur un plan d’investissement équivalent à 10% de leurs revenus (soit 6 milliards de dirhams) pour redonner à la fois l’agilité à leurs systèmes d’information et accélérer la digitalisation de leurs opérations. Tout cela dans un seul but: être en phase avec les nouvelles exigences des clients.
Il est vrai que même avec des investissements de cette ampleur, il est difficile d’en percevoir l’impact aujourd’hui. Cependant, ils sont la preuve que les banques marocaines vivent une transformation profonde actuellement, chacune à son rythme certes, et qui vont au-delà de simples mutations informatiques. Le secteur a en effet pris conscience de la nécessité de revoir de manière globale sa manière de répondre aux besoins des clients, à travers le déploiement des services en ligne et les applications mobiles, mais surtout en revoyant tout leur fonctionnement. C’est pourquoi il a engagé des investissements qui représentent bien plus que la moyenne de ce qu’investissent les banques ailleurs dans le monde.