Au 25 octobre 2021, les retenues des principaux barrages nationaux se limitent à 5,8 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage moyen de 36%, selon les chiffres de la direction générale de l'eau, relevant du ministère de l'Equipement. Ce taux était encore de 51% en mai dernier.
Il existe en réalité de fortes disparités entre les régions du Nord et celles du Sud. La plupart des barrages localisés dans le Nord affiche un taux de remplissage supérieur à 50%. C’est le cas du barrage d’Al Wahda, le plus grand du pays avec une capacité de 3,5 milliards de mètres cubes, situé dans la province de Taounate, qui affiche un taux de remplissage de 60,9%. C’est également le cas de celui de Oued El Makhazine, près de Larache (68,7%), et du barrage Charif Al Idrissi, dans la province de Tétouan (88%).
Au sud du fleuve Oum Errabia en revanche, la situation est plus inquiétante, les retenues d’eau atteignant des niveaux critiques. Le barrage Al Massira, dans la province de Settat, d’une capacité de 2,6 milliards de mètres cubes, affiche un taux de remplissage de 9,1%.
Dans le Souss, les retenues en eaux du barrage Abdelmoumen, près de Taroundant, atteignent seulement 8,3%. Le constat est le même pour les barrages Ahmed El Hansali (province de Beni-Mellal) qui affiche un taux de remplissage de 8,8%, et Mansour Eddahbi (province de Ouarzazate) avec un taux de 14,1%.
Selon les agriculteurs sondés, ces taux de remplissage ne donnent pas assez de visibilité pour les périmètres irrigués dans les régions du Haouz, du Souss, du Tafilalet et de Ouarzazate. Le risque étant que si le retard des pluies venait à se prolonger, une rationalisation des approvisionnements en eau dans les périmètres irrigués n'est pas à exclure.