Les regards se tourneront, lundi prochain, vers la Chambre des représentants où le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, est attendu pour parler de l’économie, en ces temps marqués par la crise profonde provoquée par la pandémie du coronavirus, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 22 avril.
Selon un ordre du jour non encore exhaustif, de nombreux dossiers seront passés au peigne fin. L’argentier du Royaume devra sortir le grand jeu pour convaincre l’opposition et la majorité des choix économiques et financiers des huit dernières semaines. Austérité, loi de Finances rectificative, LPL, scénario de redémarrage, aides aux entreprises et ménages, déplafonnement des financements extérieurs: autant de dossiers qui risquent d’être ouverts par les parlementaires.
L’opposition aiguise déjà ses couteaux. L’alternative, écartée pour le moment par le ministre de l’Economie et des finances, concernant une loi de Finances rectificative, sera présente lors du débat parlementaire à la Chambre basse, lundi prochain. Plusieurs parlementaires, à commencer par ceux de l’Istiqlal (opposition), insistent sur le recours à cette alternative le plus vite possible. L’autre point d’achoppement concerne bien évidemment la décision de rationaliser fortement les dépenses. Ces mesures qualifiées d’austères viennent d’être adoptées par le gouvernement, sur les conseils et recommandations de Mohamed Benchaâboun.
Pourtant, cette orientation est loin de faire l’unanimité, que ce soit dans le milieu politique ou dans le monde économique. Sur ce plan également, le ministre devra choisir les bons arguments pour convaincre à la fois partis politiques, monde du business et opinion publique de manière générale. Les parlementaires vont faire le point avec le ministre sur les mesures économiques en faveur des entreprises et des ménages. En dépit du consensus très large fait autour des mesures décrétées par le CVE (Comité de veille économique) au sein duquel Benchaâboun est un membre influent, la mise en œuvre de ces mesures s’est quelquefois accompagnée de certains couacs qui ont animé le débat public, durant les dernières semaines.