Bonne et mauvaise nouvelle pour le Trésor. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte une baisse du déficit budgétaire à 5,9 milliards de DH à fin février, contre 14,1 milliards en 2016. Mais cette amélioration se trouve éclipsée par l’importante baisse de près de 11% de l'investissement financé par le budget de l'Etat. Cela confirme de fait l'information sur les retards de paiements. Le blocage dans la formation de la nouvelle équipe gouvernementale risque donc fortement d’impacter les prévisions de croissance. Les dépenses des ministères se sont d'ailleurs réduites de 22,8%. Sur les 63,5 milliards de DH d’investissements projetés, à peine 13 milliards ont été débloqués. Les dépenses de compensation n’ont de plus pas vraiment absorbé d’investissement, puisqu'aucune dépense n'a été faite en la matière. A elles seules, les créances dues aux opérateurs du gaz butane et du sucre, au 28 février 2017 et portant sur les mois de décembre 2016 et janvier 2017, s'élèvent à 1,96 milliard de DH.
Ainsi, il y a une quasi-stagnation du budget de fonctionnement en raison à la fois de l'absence de paiements au titre de la compensation, mais aussi d'un recul de 3% des dépenses du personnel, qui ont atteint 17,9 milliards de DH. Une tendance qui, semble-t-il, risque encore de se poursuivre en l'absence de loi de finances.
Actuellement, les embauches dans la fonction publique sont gelées. Les dépenses de l'Etat ont, quant à elles, augmenté suite à la charge de la dette.D’une manière générale, les dépenses ont diminué de 1,5%, s'établissant à 57,4 milliards de DH, alors que les recettes se sont accrues de 2,4% pour atteindre 29,9 milliards. Toutefois, certaines recettes fiscales ont fortement baissé. La TIC sur le tabac en est le parfait exemple. La taxe sur les produits énergétiques a, pour sa part, progressé de 10,3%, générant 2,1 milliards de DH.
Les droits de douane ne se sont pas bien comportés, décrochant 19% alors que la TVA à l'importation augmente de 8%, tirée par les produits énergétiques. Les recettes de cet impôt sur les produits énergétiques ont augmenté de 36,6% contre à peine 3,7% sur les autres produits. Même la TVA à l'intérieur bondit de 18,6%. L’IS, pour sa part, a généré 2,1 milliards de DH alors que les recettes de l'IR ont progressé de 1,9%.