Après un passage à vide qui a duré trois ans, la Bourse de Casablanca renoue enfin avec la croissance. L’indice principal, le MASI, a terminé 2014 en hausse de 5,73%. Cette croissance marque un nouveau tournant. Sur 22 secteurs listés au niveau de la bourse de Casablanca, une quinzaine ont terminé en hausse, dont 11 enregistrent une progression à deux chiffres. De même, sur les 75 actions cotées, les deux tiers ont clôturé en croissance. Finalement, la reprise profite à la majeure partie de la capitalisation boursière.
Les cimentiers profitent de leur générositéParmi les grosses capitalisations, "la bonne tenue du secteur cimentier ne passe pas inaperçue, avec une croissance de 20% des trois actions du secteur", signale une analyste d’une banque d’affaires de la place. Contrairement à ce que l’on craignait, les investisseurs ont fermé les yeux sur la baisse de l’activité des cimentiers. Car, faut-il le rappeler, en 2013, les ventes de ciments ont reculé de plus de 6%. Selon toute vraisemblance, 2014 ne sera pas meilleure, puisqu’il est attendu une baisse semblable.
"Cependant, les investisseurs ont été très sensibles à la générosité des cimentières en termes de dividendes", souligne la même analyste. Cette année, Holcim a offert un rendement du dividende de 20%. Même si Lafarge et Cimar offrent respectivement un rendement de 5,2 et 4,8%, les investisseurs ont estimé que le secteur reste très crédible. La baisse des ventes n’a pas occasionné détérioré la rentabilité des cimenteries.
L’arrivée d’Emirates booste Maroc Telecom Autre secteur à s’inscrire en hausse, celui des télécoms. IAM, l’unique représentante, a terminé 2014 en progressant de 18,5% à 113,8%. On est encore très loin de son plus haut historique, mais il est clair que la confiance est revenue pour cette valeur. Vu sa place au sein de la bourse, avec une capitalisation qui représente plus de 20% du total, Maroc Telecom a toujours un effet psychologique sur le reste de la place. "L’activité de Maroc Telecom ne s’est pas tout à fait redressée, mais la place a réagi très favorablement à l’arrivée du nouvel actionnaire, en l’occurrence Etisalat", souligne un autre analyste.
Banque et assurance en nette hausseLa bourse a également profité de la forte croissance enregistrée par deux autres secteurs, notamment les banques et les assurances. La surprise est venue de CIH Bank qui s’est littéralement envolé en progressant de 21,15%. Les banques sont connues pour être des valeurs de fonds de portefeuille, mais on s’attendait à ce que le ralentissement de leur activité ait un impact. CIH, Attijariwafa bank et BCP ont enregistré une progression à deux chiffres, alors que la BMCE Bank a terminé l’année en hausse de 7,58%. Il faut dire que les banques marocaines profitent de la diversification géographique. Le fait d’avoir investi en Afrique permet d’atténuer l’impact d’une conjoncture difficile au Maroc. Attijariwafa bank, BMCE Bank et la BCP disposent de véritables relais de croissance avec leurs filiales africaines.
Quant à Wafa Assurance, elle s’est appréciée de 20,70%. C’est là une autre évolution inattendue au niveau de la Bourse. C’est au moment de la publication des résultats semestriels que l’action de la filiale du groupe Attijariwafa est passée de 3300 à 3800 dirhams, en moins de trois séances, en septembre 2014.
Certaines petites capitalisations ont également crevé le plafond. C’est le cas de Stroc Industrie qui s’est remise de la grève de 2012. Les actions CTM, Fénie Brossette et Med Paper, Risma ou Colorado enregistrent toutes une progression supérieure à 35%. Néanmoins, tout n’est pas rose. Le secteur de l’immobilier, composé de grosses capitalisations, n'a pas réussi pas à se redresser. Le scandale de la CGI a sans doute affecté les valeurs immobilières qui ont également fait les frais de rumeurs çà et là. Quoi qu’il en soit, 2014 a marqué un changement au niveau de la bourse de Casablanca, signe d’un début de retour de confiance dans l’économie marocaine.