Un quotidien de la place publie, à sa Une de ce vendredi 5 décembre, l’intention de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) d’entrer dans le capital de la Bourse de Casablanca à hauteur de 5% à 10%. Dans un premier temps, la nouvelle fait sourire l’ensemble des acteurs de la bourse de Casablanca. "Le sujet n’a jamais été évoqué au niveau du conseil d’administration de la bourse", nous dit le directeur d’une société de bourse de la place. "Alors, je ne sais pas avec qui les négociations dont on parle dans l’article ont été entamées", se demande-t-il.
Au niveau de la bourse de Casablanca, non plus, on n’est pas au courant. Officiellement, on se refuse à tout commentaire. Mais off-the record, on affirme avoir "appris l’intention de la BERD dans le journal de ce matin, comme tout le monde". Pour cette banque européenne comme pour les autres sociétés de bourse marocaines, l’entrée dans le capital de la Bourse demande un préalable législatif qui est avant tout un problème maroco-marocain. Il faut d’abord une loi pour démutualiser le capital de la société gestionnaire de la bourse de Casablanca. Le problème est que, jusqu’à présent, les protagonistes n’ont pas réussi à trouver un consensus autour de la question. Ensuite, il faudra définir les conditions exactes dans lesquelles de nouveaux actionnaires seront accueillis dans le tour de table.
Est-ce bien sérieux, tout ça? Cela peut être un ballon d’essai pour préparer l’opinion. On l’a vu dans le passé quand l'opération d’un groupe avait demandé des retouches au niveau de la loi. Ce ne serait pas une première. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que, dans tous les cas, la Bourse restera une société dont les actionnaires auront leur mot à dire. Ce sont eux qui fixeront le prix lors d’une augmentation de capital réservé ou non à un autre actionnaire. C’est dire que le problème des réserves cumulées durant ces longues années par la Société gestionnaire de la bourse de Casablanca et donc de la valeur des actions continuera de se poser.Aujourd’hui, les acteurs de la place s’accordent à dire que, ce dont la bourse a besoin, c’est surtout de papier neuf et d'une redynamisation des échanges. La contribution de la BERD pourra se faire même sans qu’elle n’ait besoin d’entrer dans le capital de la bourse.