Bourse: De fortes corrections au premier trimestre

Finalement, le premier trimestre 2015 s’est terminé sur une forte croissance des principaux indices de la place, et ce malgré la baisse du bénéfice global engrangé par les sociétés cotées (chiffres communiqués en mars). L’indice global le MASI s’est apprécié de 6,75%, alors que le MADEX, indice regroupant les actions les plus liquides, a fait un bond de 7,47%. C’est dire si la confiance, revenue depuis l’année dernière, est présente malgré un contexte reconnu par tout le monde comme délicat.

Toutes les actions ne sont pas logées à la même enseigneNéanmoins le marché a, semble-t-il, été sélectif, ne traitant pas tous les secteurs avec les mêmes égards. Alliances Développement Immobilier, dont certaines filiales ont occasionné une perte nette de près d’un milliard de dirhams pour le groupe, a été la valeur la plus lourdement sanctionnée. Preuve que le niveau d’endettement n’est pas la variable qui influence le plus le marché, mais bel et bien la rentabilité. Alliances a perdu 60% de sa valeur durant les trois premiers mois, passant de 278 à 110 dirhams seulement à la clôture de la séance du 31 mars. Aujourd’hui, en ce qui concerne les perspectives, on se demande si la baisse pourrait se poursuivre. De toute évidence, cela dépendra de la capacité d’Alliances à sortir ses filiales du pôle construction de la zone rouge, tout en désendettant le groupe et en générant suffisamment de trésorerie pour poursuivre ses activités de manière adéquate. Le groupe d’Alami Lazrak s’est d'ailleurs adjugé les conseils d’une banque internationale pour les besoins de la cause.

Dégâts collatérauxPour des raisons diverses, deux autres actions ont été malmenées par le marché. Il s’agit de MED Paper, dont la situation de quasi faillite est actée, et de la SNEP, qui subit les conséquences des turbulences rencontrées par Ynna Holding. Ces deux sociétés ont vu leurs actions respectives perdre 36,51% et 34,75% sur le premier trimestre par rapport à fin décembre 2014. On compte plusieurs autres petites capitalisations comme Zellidja, Rebab Company, mais également Stroc Industrie. Et toutes ont perdu autour de 25%, surtout à cause de résultats jugés décevants.Cependant, ce qui a le plus affecté la place c’est la chute des mastodontes de la cote, comme le raffineur Samir qui a reculé de 31%, la Centrale laitière qui a perdu près de 20% ou encore Addoha qui cède quelque 17% sur le premier trimestre. La question qui se pose est de savoir si la correction a été suffisante pour qu’elle ne se poursuive pas. Addoha semble rassurer le marché en continuant d’enregistrer un résultat positif, même s’il est en baisse par rapport à l’année dernière.