La réforme du marché boursier pour sortir la place casablancaise de sa longue léthargie ne semble pas constituer une priorité pour les décideurs. Les belles annonces se sont multipliées au cours de ces dernières années, mais sont restées lettres mortes. «Cette fois-ci sera-t-elle la bonne pour la réforme du marché boursier?», se demande le quotidien l’Economiste dans son édition du mardi 18 août. Selon le journal, la nouvelle mouture en consultation sur le site du Secrétariat général du Gouvernement (SGG) touche plusieurs domaines: la société Bourse des valeurs, les sociétés de bourse, les offres publiques, les instruments financiers proposés, le gendarme du marché, etc.
L’une des réformes les plus attendues concerne certainement l’indépendance et le renforcement des prérogatives du gendarme du marché financier qui devient Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).Par ailleurs, afin d’attirer davantage d’entreprises au niveau de la Bourse de Casablanca, la mouture prévoit l’ouverture du marché aux entreprises étrangères en offrant à celles qui n’ont pas leur siège au Maroc la possibilité d’être cotées à l’un des compartiments du marché.
De même, afin d’attirer un nombre croissant de PME à la Bourse, la place sera renforcée par la création d’un marché alternatif dédié à cette catégorie d’entreprises. Toutefois, selon l’Economiste, «pour préparer l’arrivée des PME en Bourse, l’idéal serait de revoir en amont le niveau extrêmement faible du flottant. S’il n’y a pas un minimum de titres en circulation, il est peu probable qu’il y ait de la liquidité». Or, le talon d’Achille de la place demeure sa très faible liquidité.
En attendant que cette nouvelle mouture aboutisse, la Bourse de Casablanca continue de fonctionner avec, globalement, des lois datant de 1993. Un dépoussiérage en profondeur des textes encadrant le marché boursier est nécessaire pour accompagner les nouvelles ambitions visant à faire de Casablanca un hub financier régional.