Rien ne va plus à la Bourse de Casablanca. Selon L’Economiste, pas moins de quatorze émetteurs (Alliances, Balima, SNEP, Sonasid, Rebab Company, Zellidja, Risma, Maghreb Oxygène, Axa Credit, Crédit du Maroc, Stokvis Nord Afrique, Timar et Stroc Industrie) ont déjà émis une alerte sur leurs résultats 2015. «C'est pratiquement 1 entreprise cotée sur 5». Le pire est que la liste risque de s'allonger.
Dans le détail, on retrouve les habitués comme la Sonasid, liée à une charge fiscale exceptionnelle qui va rogner le résultat net de 79 millions de DH. Globalement, les entreprises cotées ont quelque peu amélioré leur communication sur les informations sensibles et importantes, mais beaucoup reste à faire. IB Maroc, par exemple, a été rappelée à l'ordre à plusieurs reprises. La société technologique a écopé d'une amende de 42.000 DH en 2012 pour la non publication à temps d'un profit warning sur les résultats 2011. Le régulateur lui a infligé une sanction pécuniaire de 89.000 DH. Le timing et les conditions dans lesquels les entreprises doivent émettre une alerte sur leurs résultats ne sont pas clairs, ce qui laisse place à plusieurs interprétations. D'un autre côté, l'amende de 1.000 DH par jour de retard est loin d'être dissuasive.
La mise en place de la gouvernance de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l'installation du collège des sanctions devraient permettre d'avancer rapidement sur le chantier de la communication financière et du dispositif de sanctions. Celui-ci est actuellement en cours d'actualisation par rapport aux benchmarks à l'étranger. En attendant l'amélioration de la communication financière d'une partie importante des entreprises inscrites à la Bourse, l'avalanche des profit warnings va peser sur les bénéfices du marché et, par ricochet, sur la rémunération des actionnaires.