Révision des prévisions de croissance, recul des réserves de changes, chômage, contraintes budgétaires pour l'année prochaine... Ce sont là les principales thématiques abordées par Mohamed Boussaid lors d'une interview accordée à L'Economiste, qui rapporte ses propos dans son édition du 23 juillet.
Ainsi, pour le ministre des Finances, il est tout à fait normal qu'il y ait une actualisation des prévisions en septembre. Celles-ci sont toujours corrigées suite à la collecte de données sur la récolte céréalière. «Pour la loi de Finances 2018, la prévision du taux de croissance était de 3,2%, sur la base d'une hypothèse de 70 millions de quintaux. L'actualisation a été revue grâce à l'amélioration des performances du secteur agricole et au recul de certains secteurs. Nous tablions sur une croissance non agricole à 3,8%. Nous n'allons atteindre que 3,3%, mais c'est mieux que le taux de l'année dernière qui était de 2,7%», explique l'argentier du royaume.
Concernant les réserves de changes, Boussaid explique qu'elles subissent la pression de la balance commerciale dont le déficit s'est aggravé sur les 6 premiers mois de l'année, en raison de l'augmentation de la valeur des importations des hydrocarbures de 100 milliards de dirhams. Deuxième élément à noter: depuis le début de cette année, le royaume n'a pas mobilisé suffisamment d'emprunts au niveau extérieur. Mais le ministre des Finances assure que ce repli n'est pas dangereux, puisque le Maroc reste à cinq mois et demi de couverture des importations.
Par rapport au chômage, le responsable gouvernemental rappelle que le problème est étroitement lié à l'investissement privé. Il reconnaît qu'il y a un certain attentisme au niveau des opérateurs privés, pour plusieurs raisons qu'il va falloir traiter pour redonner confiance aux investisseurs. Enfin, le ministre rappelle que le projet de loi de Finances 2019 doit garantir la paix sociale, relancer la machine économique et maintenir les équilibres financiers du pays.