Tous les moyens sont bons pour éviter de gonfler plus encore la masse salariale de l'Etat qui dépasse aujourd’hui les 100 milliards de dirhams par an, soit la moitié de ses recettes. Dans un article consacré à ce poste budgétivore des ressources publiques, Aujourd’hui Le Maroc, dans son édition du jeudi 9 juin, explique la manœuvre qui permet à l’Etat de recruter de moins en moins.
En l'espace d'une quinzaine de jours, le gouvernement a ainsi pris des mesures constituant une véritable rupture avec les méthodes du passé. Tout d'abord, les ministres devraient adopter, ce jeudi, un nouveau décret introduisant les Contrats à durée déterminée (CDD). Mais le gouvernement a également joué la carte des agences indépendantes, comme c’est le cas pour l’Agence nationale de la sécurité routière. Le projet de loi portant création de cette structure, appelée à remplacer le défunt Comité national de prévention des accidents de la circulation, a été adopté par le Conseil de gouvernement le 2 juin courant. Le ministre de tutelle avait expliqué que la création de cette agence était de nature à permettre d’alléger la masse salariale de l'Etat d'environ un millier de fonctionnaires.
Dans les colonnes d’Aujourd’hui Le Maroc, Mohamed Najib Boulif est plus explicite: «la nouvelle agence aura indépendance morale et financière. Son financement proviendra essentiellement des produits des taxes parafiscales et des contraventions. Autrement dit, toutes les nouvelles recrues de l'agence qui auront un statut particulier seront payés non pas à partir du budget du ministère du Transport mais directement à partir du budget de l'annonce », explique-t-il, tout en laissant entendre que d'autres structures similaires à cette agence pourraient bien voir le jour dans les prochains mois.
En plus des CDD et de la création des agences, le gouvernement a sorti une nouvelle carte, soit celle de la mobilité des fonctionnaires de l'administration publique et des collectivités locales. Dans ce sens, le ministère de la Fonction publique avait fait adopter un décret permettant à l'administration de redéployer les effectifs existants des fonctionnaires selon les besoins. L'objectif étant bien évidemment de recruter moins, en puisant dans les effectifs disponibles. Il faut préciser que l'administration publique compte plus de 500.000 fonctionnaires, dont 20% sont déployés au sein du ministère de l'Education nationale.