Le gouvernement pénalise les entreprises publiques. Dans son édition de ce vendredi 20 octobre, L’Économiste constate que plus «elles investissent, plus elles sont pénalisées par l’accumulation du crédit de TVA». De quoi déstabiliser l’équilibre financier.
«Dans un passé récent, l’ONEE, Royal Air Maroc et la Société des Autoroutes du Maroc ont failli être emportés», rappelle le quotidien qui révèle que les dernières estimations (à la mi-septembre 2017) du crédit de la TVA dû aux grandes entreprises publiques atteignent près de 25 milliards de dirhams, dont 16 milliards pour l’OCP.
Si cette situation comporte un risque d’entrave à leur capacité d’investissement, elle impacte aussi leur performance compte tenu des difficultés de trésorerie et des charges financières supplémentaires qu’elle engendre.
L’Économiste remarque à juste titre que «le programme d’apurement du crédit structurel de TVA chez les entreprises-investisseurs n’a pas résolu le problème parce que le stock s’est reconstitué. Le montage imaginé pour l’ONEE et ADM qui consiste à garantir l’emprunt de ces organismes par le crédit de TVA a été juste un antalgique».
En parallèle, les entreprises publiques contribuent significativement au budget de l’Etat. Elles devraient, selon les prévisions du projet de loi de finances 2018, y injecter plusieurs milliards de dirhams.
Ainsi, CDG et OCP devraient-ils verser 2 milliards de dirhams de dividendes chacun en 2018, et Bank Al-Maghrib 590 millions de dirhams. L’Agence nationale de la conservation foncière et du cadastre devrait quant à elle débourser 3 milliards de dirhams.
Le journal attire ainsi l’attention sur le fait que les dividendes et parts de bénéfices remontés proviennent pour l’essentiel des groupes OCP, CDG et de Maroc Telecom. Il révèle qu’«à titre exceptionnel, avant une opération d’ouverture de capital d’une entreprise publique comme ce fut le cas de Marsa Maroc, le Trésor puise parfois dans la trésorerie de l’entreprise».