Après plusieurs jours de spéculations autour de l’arrêté publié en fin de semaine écoulé par le ministère chargé des affaires générales, c’est finalement le Parti du chef du gouvernement, via son site web, qui explique les tenants et aboutissants de ce texte.
Pour rappel, le sujet avait fait polémique le week-end dernier, lorsqu’un quotidien arabophone de la place sortait une information selon laquelle le gouvernement a décidé, en catimini, d’instaurer l’indexation du gaz butane, une étape préalable à une décompensation comme cela a été le cas pour le gasoil.
Mohamed El Ouafa, ministre en charge des Affaires générales, s’était alors empressé pour démentir l’information.
Pourtant, il y avait bien un nouveau texte concernant la fixation du prix du gaz butane dans le bulletin officiel.
Finalement, c’est le site du parti justice et développement (PJD), dont le Secrétaire général n’est autre que le Chef du gouvernement, qui apporte des précisions sur l’objectif de ce nouvel arrêté.
En fait, ce dernier vise, d’un côté, l’unification de plusieurs textes régissant les prix du gaz butane. D’un autre côté, et c’est sans nul doute la grande nouveauté, le texte en question introduit la libéralisation de l’importation de ce produit. Le site du PJD explique que jusque là, c’était l’Etat qui imposait aux importateurs le marché auprès duquel il fallait se fournir.
A partir du 1 juin, les sociétés peuvent donc s’approvisionner de n’importe quel marché, avec comme seule condition d’appliquer des prix de vente qui ne dépassent pas le seuil maximum fixé par le même arrêté.
A ce niveau le texte publié au bulletin officiel prévoit un tarif de vente maximal de 3333,33 DH par tonnes ce qui, rapporté au poids d’une grande bombonne de gaz, fait ressortir un tarif de 39,99 DH pour chaque bombonne de 12 Kg. Ce prix est le même, à un centime près, que celui appliqué jusque-là.
C’est en tout cas là l’explication fournie par le Parti du Chef du gouvernement. Si celle-ci a le mérite de dissiper le flou qui entourait cette affaire depuis quelques jours, elle laisse néanmoins plusieurs autres questions posées sur la manière avec laquelle a été géré ce dossier: pourquoi c’est le canal officiel d’un parti politique qui apporte des explications sur un sujet qui concerne le gouvernement, quand bien même celui-ci fait parti de la majorité?
Ne fallait-il pas communiquer autour de cet arrêté avant sa publication au Bulletin Officiel, vu que le sujet du prix du butane est souvent sujet à polémique? Pourquoi Mohamed El Ouafa n’a pas pris le soin d’apporter ses explications lorsqu’il avait démenti toute hausse des prix?