C’est la soupe à la grimace dans le monde agricole. L’optimisme qui régnait en fin d’année dernière laisse aujourd’hui place à l’inquiétude, constate L’Economiste qui, dans son édition du jour, rapporte que l’actuelle campagne agricole avait pourtant bien démarré par des semis précoces «avec l’utilisation, pour la majorité, de semences sélectionnées, le recours aux labours mécanisés et l’apport de fertilisants appropriés. Mais tous les efforts semblent s’évaporer face au manque de pluies», déplore le quotidien. De quoi repousser encore un peu plus la relance de la croissance économique qui était attendue pour l’année 2020. Et, pour ne rien arranger, la crise du coronavirus ne laisse pas présager une consolidation des autres activités.
Le même constat peut être fait pour les autres filières agricoles, en particulier l’arboriculture, le maraîchage et l’élevage. Le problème est «que la production agrumicole s’annonce, cette année, en forte baisse de 40% par rapport à la récolte précédente; et l’élevage n’est pas mieux loti». Selon L’Economiste, «le bétail est actuellement bradé à des prix jugés au plus bas niveau par les éleveurs». Même les bêtes de qualité supérieure ne sont pas épargnées.
Le journal relève que les prix de l’orge, du son et de la paille ont fortement augmenté, ce qui incite le gouvernement à lancer un plan de sauvetage du cheptel pour éviter que le secteur de l’élevage ne soit sinistré. La solution actuelle «réside dans l’ouverture des champs céréaliers au bétail».
Le quotidien rappelle que le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, avait annoncé le mois dernier, devant le Parlement, le déploiement d’un plan de sauvetage portant sur 600.000 quintaux d’orge à prix bonifiés. Pour le moment, le plan se fait toujours attendre, affirme le journal. En l’absence de pluies, la situation reste critique dans la plupart des régions agricoles.