Les grands producteurs de pétrole ont annoncé, dimanche 2 avril, la baisse de leur production d’environ un million de barils par jour, et ce à partir du mois de mai jusqu’à la fin de l’année. Il s’agit de cinq pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Arabie Saoudite, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït et l’Algérie, auxquels s’ajoutent deux pays de la coalition OPEP+, le Kazakhstan et Oman.
Interrogé par Le360, Francis Perrin, chercheur associé au Policy Center for the New South (PCNS) et spécialiste des problématiques énergétiques, explique que cette situation est «inédite» depuis la création de l’OPEP+ en 2016, chaque pays ayant annoncé indépendamment la coupe de sa production, sans qu’il y ait une annonce commune au nom de la coalition.
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«Ces pays estiment que les prix du pétrole étaient récemment trop bas et qu’il y avait un risque qu’ils baissent encore davantage. Ils ont donc décidé de réduire leur production de 1,15 million de barils par jour pour faire remonter les cours de l’or noir», souligne-t-il.
Cette nouvelle baisse de la production vient s’ajouter à celle d’octobre 2022, lorsque les 23 pays de l’OPEP+ avaient décidé de réduire leur production de deux millions de barils par jour, à compter de novembre 2022 et, ce, jusqu’à la fin de 2023, malgré l’inflation galopante.
L’impact de la nouvelle baisse annoncée ne s’est pas fait attendre. Les cours du pétrole ont rapidement grimpé sur le marché international. Le prix du baril de pétrole Brent, produit en mer du Nord et coté à Londres, a bondi lors de la journée du lundi 3 avril d’environ cinq dollars, pour terminer la séance à près de 84,90 dollars. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a quant à lui culminé jusqu’à 80,01 dollars.
Bientôt, une hausse des prix à la pompe
Face à cette tendance haussière, Francis Perrin anticipe une hausse des prix des carburants à la pompe dans les prochaines semaines, notamment au Maroc. «Les prix du pétrole ont beaucoup augmenté dans les dernières semaines, et cela se répercutera forcément à la hausse sur les prix des produits raffinés, notamment ceux des carburants dans les pays importateurs de pétrole et de produits pétroliers, dont le Maroc», souligne le chercheur.
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L’ampleur des augmentations des prix des carburants reste cependant difficile à mesurer. Elle devrait différer en fonction des «mesures que prendront ou pas certains gouvernements pour limiter cette hausse et du degré de concurrence dans le secteur de la distribution des carburants sur divers marchés», précise-t-il.
À rappeler que le prix du gazole a connu une baisse d’environ 65 centimes le 1er avril 2023, pour passer sous la barre des 12 dirhams au litre chez plusieurs distributeurs. Le prix de l’essence sans plomb est quant à lui resté inchangé, aux alentours de 14,30 dirhams le litre.
Dans le détail, le prix du litre de gazole affiché, à ce jour, à Casablanca, est de 11,97 dirhams chez Afriquia et Shell, 12,01 dirhams chez Ola Energy, et de 11,98 dirhams dans les stations Winxo. Quant au prix du litre d’essence sans-plomb affiché dans la métropole, il est maintenu à 14,29 dirhams chez Afriquia, 14,43 dirhams chez Ola Energy, 14,37 dirhams dans les stations-service Winxo et 14,39 dirhams chez TotalEnergies et Shell.