Il signe ainsi la fin du règne de près de 20 ans du puissant patron d'industrie, qui avait été arrêté lundi à Tokyo en même temps que son bras droit Greg Kelly.
"Après avoir passé en revue un rapport détaillé de l'enquête interne, le conseil a voté à l'unanimité la révocation de Carlos Ghosn de la présidence", a indiqué Nissan dans un communiqué.
Dans un autre document publié sur le site du Tokyo Stock Exchange (TSE), le groupe explique cette décision radicale par "des actes graves confirmés", mentionnant "une minimisation de ses revenus durant une longue période dans les rapports financiers, une utilisation frauduleuse à des fins personnelles de fonds d'investissements et de notes de frais".
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Nissan a par ailleurs tenu à souligner que "le partenariat de longue date avec Renault restait intact", alors que des rumeurs font état de tensions entre les constructeurs japonais et français unis depuis 1999.
La réunion des sept administrateurs a duré plus de quatre heures au siège du groupe à Yokohama, en banlieue de la capitale japonaise.
C'est Hiroto Saikawa, patron exécutif du constructeur depuis avril 2017, qui dirigeait les débats. Il était pressenti pour prendre la présidence par intérim du conseil d'administration, mais finalement aucun remplaçant n'a été nommé. Il sera désigné ultérieurement par un comité incluant notamment les trois administrateurs externes.
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Une réflexion va par ailleurs être engagée sur les moyens de "renforcer la gouvernance", dont l'affaire a révélé les lacunes.
Le tout-puissant patron du numéro un mondial de l'automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est actuellement détenu dans un établissement pénitentiaire du nord de Tokyo.
Du côté des autres membres de cet ensemble fort de 450.000 hommes, Mitsubishi Motors prévoit également de "démettre rapidement" son président. Un conseil doit se tenir la semaine prochaine, selon un porte-parole de la société.
Chez Renault, la prudence est pour l'instant de mise. Le conseil d'administration a demandé à Nissan "de lui transmettre l'ensemble des informations en sa possession dans le cadre des investigations internes dont M. Ghosn a fait l'objet".
Estimant ne pas être en mesure de se prononcer sur le fond de l'affaire, le constructeur français a pris des mesures pour assurer l'intérim, confié au numéro deux de l'entreprise, Thierry Bolloré, mais M. Ghosn reste PDG.