Dans son numéro du vendredi 29 avril, La Vie Eco consacre un article à une expérience scrutée par les industriels des matériaux de construction. Pour alimenter en gaz son usine à Kénitra, le céramiste SBS Porcher a signé un précontrat avec la compagnie irlandaise Circle Oil et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). «C’est typiquement le genre d’initiatives que les opérateurs souhaiteraient voir se généraliser pour relancer leur secteur», peut-on lire dans les colonnes de l’hebdomadaire.
La cherté de l’énergie pénalise les industriels de la céramique. Pour faire tourner son unité, d’une capacité de 500.000 pièces, l’industrie jongle avec plusieurs sources d’énergie, non sans inconvénients. Le coût de l’énergie atteint 30% du coût de revient alors qu’en Egypte, il ne dépasse pas les 10%, le pays s’appuyant avantageusement sur ses gisements de gaz. De manière générale, le propane est vendu à l’international 20 à 30% moins cher par rapport aux prix pratiqués, selon les industriels. Conséquence: ils arrivent sur les marchés étrangers avec des prix 10 à 15 % plus élevés que ceux de la concurrence.
SBS Porcher doit ainsi batailler pour maintenir les 30 % de son chiffre d’affaires réalisés à l’export. Mais la donne devrait changer du tout au tout avec le passage au gaz. Le management de l’entreprise assure que le chiffre d’affaires à l’export pourrait facilement monter à 50%, voire à 60%.
Quelques étapes restent encore à franchir, cependant, notamment le compromis de ventre entre SBS Porcher, Circle Oil et l’Onhym qui fixe, sur cinq ans, les quantités pouvant être acquises directement des gisements gaziers du Gharb. Mais ceci engage aussi l’entreprise à investir 25 millions de dirhams pour les frais d’études et de réalisation d’un pipeline de 18 kilomètres qui acheminera le gaz vers son usine. SBS Porcher déboursera également 2 MDH pour adapter ses fours et ses chaudières à une alimentation au gaz.