L'industrie pharmaceutique marocaine a tourné la page après trois années de déstabilisation dans les stocks et les prix. L'introduction du nouveau décret de fixation des prix début 2014 avait freiné les commandes au niveau des pharmacies, le temps d'écouler les stocks existants. Cette période est désormais close, ce qui se traduit par une croissance stable depuis deux ans.
C'est ce qu'on peut lire dans les colonnes du quotidien Les Inspirations Eco, dans sa livraison du 28 au 30 juillet. Entre mai 2017 et mai 2018, le marché a réalisé une croissance de la valeur de 4,9%. A la même période de l'année 2015, la croissance était à peine de 0,8%. C'est dire que nous nous dirigeons vers la meilleure performance du secteur depuis 2015. Le salut des industriels de la pharmacie et du médicament vient, une nouvelle fois, des génériques qui réalisent une croissance de 8,7%, contre 2,6% pour les princeps.
La croissance des ventes en volume montre un décalage entre ces deux composantes du marché, princeps et génériques. Même avec une évolution atone de 0,9%, les princeps arrivent à drainer une croissance du chiffre d'affaires de 2,6%. Les ventes en volume des génériques ont atteint pour leur part 3,4% tout en permettant de réaliser une évolution de la valeur de 8,7%. De facto, la croissance des volumes sur l'ensemble du marché demeure faible avec à peine 1,8% entre mai 2017 et mai 2018.
Pour les entreprises du médicament au Maroc (LEEM), groupement des laboratoires internationaux basés au Maroc, le marché demeure tiré par la croissance des génériques et des médicaments à moins de 150 dirhams. Selon l'analyse réalisée par le LEEM, basée sur les chiffres du cabinet international IQVIA, 84,5% des ventes en pharmacie concernent des médicaments à un prix égal ou inférieur à 50 dirhams, suivis des médicaments à un prix variant entre 50 et 100 dirhams (12,6%), alors que les médicaments coûtant plus de 282 dirhams représentent à peine 0,25% des médicaments disponibles en pharmacie.