Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l'Industrie, s'attaque à la réforme des Chambres régionales de commerce, d'industrie et de services (CCIS). Selon L'Economiste, dans son édition du 7 octobre, “tout est prêt!”.
En effet, le ministre a récemment tenu, avec les nouveaux présidents des CCIS, une réunion portant sur les moyens et les actions à mettre en place pour redémarrer le processus d'élaboration d'une feuille de route. Le but étant de repositionner ces institutions dans leur rôle d'acteurs de développement local et régional.
Cette nouvelle feuille de route devrait transformer les CCIS en véritables interfaces entre le secteur privé, l'administration et les autres départements concernés. Le ministère se dit d'ailleurs prêt à allouer les fonds nécessaires aux Chambres pour acquérir des locaux à vocation industrielle et commerciale. Des locaux qui pourraient contribuer à la baisse des coûts de production.
Autre objectif de cette réforme : permettre aux Chambres de gérer des zones industrielles, des ports ou encore des aéroports. Un programme ambitieux pour opérer une montée en puissance des CCIS. Reste encore à assainir les freins de développement de ces entités. “Nous sommes encore considérés comme des fonctionnaires, cela ne facilite pas une gestion dynamique”, souligne en effet Driss Houat, président sortant de la Fédération des CCIS. Selon les responsables de la Fédération, les Chambres sont, dans leur grande majorité, gérées à la manière des communes et engloutissent 80% du budget dans la masse salariale. Or, ces reponsables préféreraient que les CCIS fonctionnent à la manière d'une entreprise, voire de la CGEM (syndicat patronal).
Ainsi, il faudrait revoir la formation du personnel, donner plus de pouvoir aux directions régionales, ou encore transformer les fonctionnaires en cadres. Et cela resterait encore insuffisant, puisque la mainmise des partis politiques sur certaines CCIS est également un autre frein de taille. La solution? Epurer les listes électorales et créer un statut particulier, à part, pour les petits commerçants.
Toujours est-il que tout ce beau monde attend de pied ferme la publication de l'étude confiée au cabinet Mazar pour entamer un round de négociations avec les ministères de l'Intérieur, des Finances et de l'Industrie et débloquer des fonds en fonction des recommandations du cabinet.