L'Office des changes a engagé un véritable chantier de modernisation. Les textes réglementaires, ainsi que la gouvernance, vont être retouchés, annonce L'Economiste dans son édition du 14 décembre. L'instruction générale des opérations de change version 2017 devrait être publiée dès le mois de janvier au Bulletin officiel. Ces changements interviennent au moment où les autorités monétaires travaillent sur la flexibilité du dirham.
Ce grand chantier de modernisation vise l'Office des Changes lui-même qui devra se mettre en conformité avec le Code de bonne gouvernance des établissements publics en instituant certains comités, dont celui dédié à l'audit interne. Les textes seront eux aussi refondés, la prochaine instruction sera plus structurée et moins volumineuse. Enfin, le principe de prohibition laissera la place à une approche “positive”.
Parmi les points de changements les plus saillants: le relèvement du délai de rapatriement du produit des exportations de services de 60 à 90 jours, la possibilité d'ouvrir des comptes à l'étranger pour les exportateurs de services titulaires de marchés à l'étranger, mais aussi la possibilité pour ces derniers d'accorder à leurs clients des avoirs dans la limite de 5% du produit exporté. Pour mieux coller aux besoins des opérateurs et aux pratiques universelles du négoce, l'Office des changes va lever l'obligation de rapatrier le produit de la revente d'un bien ou d'un service avant le règlement d'un achat.
Les opérations d'emprunts extérieurs seront aussi libéralisées pour les opérateurs. Cela concerne les investissements à l'étranger réalisés dans la limite fixée par la réglementation des changes, soit 100 millions de DH pour les investissements en Afrique et 50 millions pour les autres régions.
Autre nouveauté: la possibilité pour les banques d'accorder des financements (prêts) en devises, et ce en utilisant des devises logées dans les comptes pour les opérations d'importation, d'exportation et d'investissement. Au niveau des emprunts extérieurs, le remboursement par anticipation sera assoupli, tandis que la rémunération du personnel étranger sera elle aussi libéralisée.
Enfin, bonne nouvelle pour les plus jeunes. La rubrique voyages pour études à l'étranger couvrira tous les cycles d'études effectués en dehors du Maroc. Les étudiants disposeront aussi d'une année supplémentaire de transfert après la fin des études. La possibilité de charger les frais de séjour sur uen carte de paiement international sera aussi offerte.