Les incidents de paiement sur chèque et lettre de change ne faiblissent pas. Bien au contraire, ils progressent. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la moyenne annuelle des incidents enregistrés sur le chèque, ces trois dernières années, est estimée à 11,7 milliards de dirhams et 23 milliards de dirhams sur les effets de commerce. Il s’agit d’un manque à gagner qui nuit particulièrement aux trésoreries des entreprises.
Il faut dire que les sanctions encourues pour émission de chèque en bois ne semblent pas très dissuasives. Pour ce qui est des traites, les sanctions n’existent pas. Toutefois, «l'impact sur l'image de l'entreprise émettrice peut être plus néfaste qu'une sanction pécuniaire», assure le quotidien.
Il est par ailleurs difficile de recouvrer son impayé, particulièrement pour une entreprise, puisque le taux de régularisation des incidents ne dépasse pas, en 2017, les 6% pour la lettre de change et les 15% pour le chèque. «L'encours des incidents non régularisés sur les deux moyens de paiement culmine à 131 milliards de dirhams, dont 85 milliards de dirhams sur le chèque».
Le journal constate, à juste titre, que le chèque, de moins en moins accepté, est même banni dans de nombreux commerces pour éviter les impayés, trop fréquents. Pour remédier à cette situation, L’Economiste avance que «la banque centrale va mettre à la disposition des opérateurs économiques un outil d'aide à la décision en leur ouvrant l'accès à la centrale des chèques irréguliers d'ici la fin de l'année». Il sera ainsi possible, pour les commerçants abonnés au service, d’authentifier les chèques qu'ils reçoivent grâce à un lecteur ou un TPE. «D'autres canaux comme le téléphone ou encore une application permettront la vérification de la solvabilité d'un émetteur de chèque». D’abord déployé sur les principales villes du royaume, ce service sera étendu à l'ensemble du territoire.