Ciment: sauvé par la météo?

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Revue de presseKiosque 360. Le premier trimestre de l'année a été marqué par la poursuite ininterrompue des travaux, grâce à une météo très clémente. En parallèle, les deux géants du secteur, Lafarge-Holcim et Ciment du Maroc, affûtent leurs armes. Les détails.

Le 04/05/2016 à 00h11

Après un exercice 2015 assez mouvementé, le marché du ciment a connu une stabilisation lors des 3 premiers mois de l'année. En effet, le secteur a enregistré un démarrage en trombe avec 12,13% en janvier, souligne L'Economiste dans son édition du 4 mai. S'ensuivit un retour à la normale en février avec près de 4% de croissance, soit l'équivalent d'un cumul de 7,94% en deux mois. Le mois de mars a ensuite enchaîné avec la stabilisation de la consommation à 2,49% pour un cumul de 5,93% au 1er trimestre. “Nous avons connu un hiver printanier qui a permis d'avoir une activité continue dans le BTP. Mais les indicateurs des mises en chantier n'ont pas bougé, malheureusement”, déplore David Tolédano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC).

Pour la corporation du BTP, l'analyse du marché peut être faussée par la météo. Un marché dont la situation reste loin d'avoir trouvé un point de stabilisation “réelle et effective”. Sur un tout autre registre, cette correction survient dans un marché en pleine restructuration au niveau des producteurs. La fusion Lafarge-Holcim au niveau marocain est dans sa dernière ligne droite, suite au rapprochement entre le groupe Lafarge-Holcim et la SNI. Une opération qui devrait accoucher d'un mastodonte concentrant entre 50 et 65% de parts de marché, avec une production conforme aux standards européens. De quoi asseoir un contrôle sur le marché, en termes de coût et de qualité.

Dans le même sillage, Ciment du Maroc est, pour sa part, dans l'expectative suite à la fusion-absorption de sa maison-mère Italcementi par le groupe allemand Heidelberg. Suite à cette opération, la nouvelle société sera présente dans une soixantaine de pays, fournira près de 50 millions de m3 de béton et 265 millions de tonnes de ciment pour un chiffre d'affaires d'environ 17 milliards de dollars. De quoi se maintenir à la seconde place du podium, après Lafarge-Holcim.

Ces deux géants auront la lourde tâche de rationaliser l'offre par rapport à la demande, compte tenu de la "surcapacité" qui caractérise le marché. Selon certains, les deux groupes devraient certainement faire du Maroc un hub de développement en Afrique. Une plateforme de gestion des opérations multi-task, dont l'export qui devrait compléter et suivre le maillage de ces entreprises au niveau continental.

Par Fayçal Ismaili
Le 04/05/2016 à 00h11