Coface: délais de paiement en hausse en 2016

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Les retards de paiement sont en hausse en 2016 et continuent de constituer un frein à l’embauche et à l’investissement. Malgré la résilience de l’économie hors agriculture, Coface constate que l’allongement des délais de paiement et le ralentissement de l’économie vont de pair.

Le 21/09/2016 à 07h16

Reflet d’un ralentissement de l’activité, les délais de paiement ont tendance à s’allonger en 2016, constate Coface qui vient de rendre public les résultats de la deuxième édition de son enquête sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc.

Les entreprises interrogées ayant enregistré un délai compris entre 30 et 60 jours entre la date d’émission de la facture et la date d’encaissement n’excède pas 24% en 2016 au lieu de 30% en 2015. De même, le nombre d’entreprises qui observent des délais de paiement supérieurs à 90 jours est également en augmentation, en particulier pour les entreprises dont le client final est le secteur public, note Coface.

Un frein à l’investissement

Selon les analystes de Coface, 2016 s’annonce difficile pour l’économie marocaine, en raison des mauvaises performances du secteur agricole. En conséquence, les délais de paiement ont tendance à s’allonger dans l’ensemble des secteurs. Or, les retards de paiement continuent de constituer l’un des principaux freins à l’embauche et à l’investissement.

La deuxième édition de l’enquête Coface a montré que les entreprises qui présentent les délais de paiement les plus longs sont plus nombreuses en 2016 qu’en 2015 (55% de l’échantillon), en raison de la stagnation de l’activité.

Les délais de paiement moyens varient en fonction du secteur d’activité des entreprises, relève l’enquête. Alors que la distribution et le BTP se caractérisent par des délais de paiement excédant 90 jours (plus de 57% pour le négoce et la distribution et 55% pour la construction et le BTP), d’autres secteurs tels que les services aux entreprises et l’agroalimentaire présentent des délais de paiement inférieurs à 90 jours, voire à 60 jours pour l’agroalimentaire.

Le BTP plus impacté

Le BTP compte parmi les secteurs dont l’évolution des délais de paiement entre 2015 et 2016 est la plus marquée, ce qui a pour conséquence d’affecter la trésorerie des entreprises de cette branche. Le secteur du commerce et de la distribution souffre également d’une dégradation des délais de paiement avec une hausse de plus des 23 % des entreprises déclarant plus de 120 jours de délai moyen.

Le secteur des services aux entreprises -troisième plus représenté au sein de l’échantillon-, reste parmi les rares à observer une amélioration des délais de paiement. Le nombre d’entreprises affichant des délais de paiement de moins de 30 jours a augmenté de 3,8%, alors que les entreprises sujettes à des délais de paiement supérieurs à 120 jours sont en baisse de 5,6 %.

L’analyse de Coface porte également sur l’impact des retards de paiement sur la santé financière et les perspectives des entreprises. Moins le retard est long, moins la trésorerie est impactée.

Les retards de paiement, tout comme l’allongement des délais, affectent la capacité d’investissement des entreprises. En effet, lorsqu’elles sont interrogées sur les raisons qui les empêchent d’investir, celles affichant le nombre de retards le plus élevé pointent un problème de financement. Celles dont la durée moyenne de retard se situe entre 30 et 60 jours avancent de mauvaises perspectives économiques comme facteur principal.

Par Abdelouahed Kidiss
Le 21/09/2016 à 07h16