Les collectivités locales n'affichent une situation financière saine que grâce aux transferts réguliers de l’Etat. C’est en gros ce qu’il faut retenir des chiffres de la Trésorerie générale du royaume, chiffres que l’Economiste analyse dans son édition de ce lundi 22 août. Le quotidien souligne, en effet, que les collectivités locales ont bouclé un exercice 2015 dans le vert avec un excédent budgétaire de 3,9%, mais restent fortement dépendantes des transferts de l’Etat.
La différence entre les recettes perçues par les collectivités locales et les dépenses qu’elles ont réalisées ressort positive de plus de 14 milliards de DH au titre de l’exercice 2015. Les impôts directs, la taxe professionnelle ou encore la taxe sur les terrains non bâtis ont contribué au renforcement de 12% des ressources des collectivités. Cependant, ce sont bien les transferts de l’Etat, dont le montant a atteint à 19,3 milliards, soit plus de 65% des recettes globales, qui ont permis l'excédent budgétaire.
Cette dépendance pourrait même s'aggraver à l’avenir, vu que l’un des aspects clés du projet d’implémentation de la régionalisation avancée est que les transferts de l’Etat vers les collectivités locales se renforcent. Ces dernières percevront, par exemple, une part des recettes d’IS qui, jusque-là, étaient directement reversées dans le budget général de l’Etat.
Cependant, rappelle l’Economiste, ce soutien de l’Etat central ne sera pas éternel, ce qui risque de mettre en péril les finances de bien des collectivités. Et le fait que le projet de réforme, sur lequel se penche le ministère de l’intérieur et qui consiste en l’octroi de plus de pouvoirs fiscaux aux collectivités, tarde à voir le jour, menace de mettre rapidement ces collectivités dans une situation délicate.