Les banques ont pris leur bâton de pèlerin pour une campagne de vulgarisation sur les effets de la flexibilité du dirham. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la Banque Populaire a entamé, hier lundi 8 mai, à Agadir, un cycle de conférences pour «amener les chefs d’entreprises à mieux cerner les enjeux et surtout les implications des changements à venir pour leurs affaires». Mais cela n’aura pas forcément un effet immédiat puisque la réforme s’inscrit sur le long terme, soit 7 et 15 ans dans la majorité des cas. En attendant, le Maroc va commencer par l’élargissement de la bande de fluctuation, tout en maintenant la pondération actuelle du panier de cotation (60% euro et 40% dollar).
Aujourd’hui, le timing pour commencer la migration semble idéal, vu l’amélioration des équilibres macroéconomiques et la bonne tenue des réserves de change. La crainte reste toutefois la dévaluation de la monnaie nationale, comme le montrent les expériences de nombreux pays, dont celle de l’Egypte, récemment. Le régulateur bancaire et les banques elles-mêmes tentent de rassurer en mettant en avant les fondamentaux de l’économie qui ne laissent apparaître «aucune raison pour que la monnaie se déprécie», même si le journal considère que «les entreprises doivent intégrer le risque de change dans leur gestion». Elles devraient aussi faire avec les effets attendus sur le marché des taux et, in fine, sur leur coût de financement.
La réforme implique, d’après le quotidien, «un assouplissement de la réglementation des changes». C’est justement le cas en matière de couverture. Les opérateurs peuvent dorénavant compenser les positions et même utiliser simultanément plusieurs instruments de couverture. Il est d’ailleurs conseillé de diversifier ces instruments pour une meilleure optimisation.
