Interpellé sur la question par un conseiller de l’Union constitutionnelle, le ministre des Affaires générales Mohamed El Ouafa a annoncé que les hydrocarbures ne seraient plus compensés à partir de la fin du mois, rapporte Al Massae dans son édition du 27 novembre. El Ouafa, qui a d’ailleurs pointé du doigt les opposants à cette mesure, a affirmé que, dans le cadre de la compensation, le calcul des subventions se ferait de manière minutieuse. Le ministre a ajouté qu’une baisse des prix avait été constatée dès le début du mois de novembre.
Le groupe de l’UC avait critiqué le fait que le gouvernement ne tirait pas les prix des hydrocarbures vers le bas, comme c’est le cas sur le marché international. Une source, citée par Al Massae, précise que cette décision ne concerne que les hydrocarbures et non le gaz butane. Ce dernier a englouti, entre janvier et août 2014, près de 9,57 MMDH, contre 9,50 MMDH pour les produits pétroliers, enregistrant une hausse du coût des subventions de 14% comparativement à 2013. Commentant cette décision, l’économiste Mohamed Chiguer a estimé que l’exécutif avait choisi le bon moment pour mettre en application cette décision qui coïncide avec la baisse du prix des cours du baril à l’international.
Démontage graduelCependant, l’expert pense qu'un problème se posera quand les prix afficheront un trend haussier, dans la mesure où il impactera la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des citoyens. Il pose la question suivante: « Qui va supporter la hausse des prix?». Mohamed Chiguer estime que le gouvernement est en train de démonter petit à petit la Caisse de compensation. En ce sens, le composant hydrocarbures représente une partie importante des dépenses de la caisse. Et ce n’est qu’un début. Le sucre et la farine subventionnés devraient suivre. L’exécutif compte adopter une démarche graduelle pragmatique, certes, mais qui a néanmoins l’inconvénient de léser ceux qui ont un pouvoir d’achat faible ou moyen. Le mieux aurait été de réhabiliter cette caisse censée servir les pauvres, mais qui en l'occurrence profite bien plus aux riches et aux multinationales et ce depuis des décennies.