Le projet de Loi de finances (PLF) qu’est en train de préparer le ministère des Finances est sans nul doute l'un des plus compliqués qu’aura eu à gérer Mohamed Boussaïd depuis qu’il est à la tête de ce département. Le dernier Conseil de gouvernement où il a eu à faire une présentation à cet effet n’a fait que le confirmer.
Dans son édition du lundi 16 juillet, Les Inspirations Eco n’y va pas par plusieurs chemins et parle clairement d’un PLF sous le signe de la contrainte. Le ministre Boussaïd en a d’ailleurs annoncé la couleur devant les autres membres du gouvernement, en insistant sur le contexte d’élaboration de ce texte qui coïncide avec une nette montée du protectionnisme dans l’économie mondiale, combinée à la hausse attendue des cours du pétrole. Comme l’explique le quotidien, ces deux facteurs ne sont pas pour faciliter les échanges ni pour maîtriser les dépenses énergétiques du Maroc.
Cet avis du ministre de l’Economie et des finances est pourtant en contradiction avec celui du Haut commissariat au plan qui, lui, dit s’attendre à un contexte international favorable, avec notamment une amélioration prévue de la demande étrangère adressée au royaume. Cependant, le journal ne manque pas de souligner que, même pour le HCP, il est question d’une prévision de croissance de 2,9% seulement en 2019, contre 4,1% attendue cette année. Cette prévision de croissance place le Maroc dans la liste des pays qui sont encore loin d’une croissance inclusive, seule à même de provoquer une baisse du taux de chômage.
A ce propos, Les Inspirations Eco rappelle que, pour le FMI, une croissance inclusive permettant de résorber, au Maroc, les problèmes de l’emploi, ne peut être atteinte qu’à partir d’un taux de 7% par an. Ainsi, en plus de l’irrégularité de la croissance dans le royaume, celle-ci est loin d’atteindre un niveau à même de répondre aux défis que le pays a à relever. Est-ce seulement en raison du contexte international?