L’économie marocaine s’est plutôt bien comportée en fin d’année dernière, le taux de croissance réalisé durant le quatrième trimestre aura été de 3,9% au lieu de 1% à la même période de 2016.
C’est ce qui ressort des dernières estimations du Haut-commissariat au plan qui souligne que l’économie marocaine a été portée durant les trois derniers mois de 2017 par l’accroissement de 14,2% de la valeur ajoutée agricole. «La valeur ajoutée hors agriculture aurait connu, pour sa part, une hausse de 2,8%, tirée par les activités tertiaires et minières», ajoute la même source.
Ces réalisations ont été enregistrées dans un contexte où la demande étrangère adressée au Maroc se serait affermie de 5,1%, au quatrième trimestre 2017, en ligne avec l'évolution du commerce mondial.
Le HCP précise également que le déficit de la balance commerciale se serait allégé de 3,4% et le taux de couverture aurait gagné 2,6 points, pour se situer à 57,6%. «L'allégement de ce déficit aurait résulté de la hausse moins conséquente des importations par rapport aux exportations», explique l’établissement. Les exportations, en hausse de 15%, ont principalement bénéficié de la bonne performance des exportations de phosphate brut et d’engrais naturels et chimiques.
Pour ce qui est de la demande intérieure, le HCP relève qu’elle a poursuivi sa tendance haussière amorcée en 2016, malgré un contexte marqué par une légère hausse des prix à la consommation. La hausse de la demande locale aurait ainsi eu pour conséquences une hausse de 4,2% des importations de biens de consommation des ménages.
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En termes de perspectives pour ce début d’année, le HCP s’attend à un ralentissement de la croissance durant les trois premiers mois de 2018, sous l’effet du repli des activités agricoles en comparaison avec les performances notables réalisées en 2017.
«Contrairement à la campagne passée, marquée par des conditions climatiques favorables aux cultures précoces, la campagne agricole 2017/2018 aurait été caractérisée par une pluviométrie automnale moins abondante, dont les effets auraient été plus perceptibles au niveau des surfaces ensemencées des céréales et des légumineuses, mais également au niveau des cultures irriguées», analyse le Haut-commissariat au plan.
La même source rappelle que le taux de remplissage des barrages à usage agricole se serait situé, à la mi-décembre 2017, à son niveau le plus bas des six dernières campagnes, soit 32%. «Le retour à la normale des conditions climatiques hivernales devrait limiter le repli de la valeur ajoutée agricole à -3,1% en variation annuelle, au premier trimestre 2018, au lieu de +14,2% une année auparavant», relativisent toutefois les équipes d’Ahmed Lahlimi.
Au niveau de la valeur ajoutée non agricole, elle devrait accélérer sa croissance au premier trimestre 2018, profitant, entre autres, d’une amélioration du climat des affaires dans les économies avancées et qui se traduirait par une hausse de 4,5% de la demande mondiale adressée au Maroc. Au final, on devrait s’attendre à un taux de croissance limité à 2,6% durant ces trois premiers mois de 2018, contre 3,8% durant la même période de 2017. Pour le reste de l’année, tout dépendra de la situation de la pluviométrie durant les prochains mois, et la possibilité pour le secteur agricole de rattraper une partie du retard accusé au début de la saison actuelle.