Manifestement, la déprime s’empare des secteurs productifs de l’économie. C’est en substance ce qui ressort d’une analyse de la conjoncture macroéconomique publiée par L’économiste du 3 août.
Le quotidien souligne, en s’appuyant sur une récente note de la direction des études et des prévisions financières, que pratiquement tous les secteurs affichent des contre-performances assez marquées. C’est le cas des filières industrielles, du tourisme et du bâtiment.
Il va sans dire que cette conjoncture économique, particulièrement dégradée, tient en arrière-plan aux restrictions induites par le contexte de crise sanitaire sur le fonctionnement normal des acteurs marchands.
Et les retombées s’en ressentent, puisque l’industrie manufacturière peine à repartir de plus belle. Côté production, le journal rapporte qu'elle se serait améliorée dans le secteur de la chimie et parachimie, mais aurait stagné dans celui de l’agroalimentaire, de la mécanique et de la métallurgie, alors que les textiles et cuir et l’électricité et l’électronique s’affichent en net retrait. Pour ce qui est des volumes écoulés sur le marché, la baisse concerne pratiquement la quasi-totalité des branches d’activité, à l’exception de l’agrobusiness qui maintient le même niveau de performance. En revanche, les secteurs extractifs à l’instar des Phosphates et dérivés présentent des perspectives optimistes, «en particulier avec le rebond des cours des engrais», précise le journal.
Toutefois, le ministère des Finances note que la demande intérieure a été maintenue par les dépenses engagées par le Fonds Covid-19. «L’impact négatif de la pandémie aurait été partiellement compensé par les mesures prises par les pouvoirs publics», précise la DEFP dans une récente note de conjoncture. Cela dit, la frilosité ressentie sur le marché n’offre qu’une faible marge de manoeuvre à l’investissement.
Avec la dégringolade «des recettes touristiques et des transferts MRE, les avoirs officiels de réserve représentent l’équivalent de 6 mois et 20 jours d’importations de biens et services», relève la note de conjoncture. Cette marge de manoeuvre est offerte par la ligne de précaution octroyée en avril par le FMI au Maroc.
La seule lueur d’espoir provient du financement du circuit économique. En effet, «les crédits bancaires se sont appréciés à fin mai, portés, particulièrement, par les facilités de trésorerie et les prêts à l’équipement», rapporte L’économiste de la DEFP.