Le rythme de croissance économique nationale devrait connaître une légère inflexion au quatrième trimestre 2016, sous l’effet d’une régression de 12,4% de la valeur ajoutée agricole, en comparaison avec la même période de l’année passée.
Selon le Haut-commissariat au Plan (HCP), qui vient de publier sa note de conjoncture d’octobre, les perspectives de production des cultures automnales, notamment les agrumes et les primeurs seraient moins favorables, compte tenu du déficit pluviométrique et des températures au-dessus de la normale ayant marqué leur phase de floraison.
L’économie nationale aurait progressé de 1%, au troisième trimestre 2016, en glissement annuel, au lieu de +0,5% un trimestre auparavant, rappelle le HCP. Cette modeste hausse aurait principalement été tirée par le redressement des activités tertiaires après une sensible décélération au deuxième trimestre.
Ainsi, la valeur ajoutée hors agriculture auraitprogressé de 2%, en glissement annuel, au lieu de 1,4% un trimestre plus tôt. En revanche, le secteur agricole aurait poursuivi sa tendance baissière, affichant un repli de 11,1%, durant la même période.
Au quatrième trimestre 2016, la valeur ajoutée non-agricole progresserait pratiquement au même rythme que lors du trimestre précédent. Avec une hausse de 12,4% de la valeur ajoutée agricole, l’économie nationale réaliserait une croissance de 0,8%, au quatrième trimestre 2016, au lieu de +5,1% une année plus tôt.
Aggravation du déficit commercialLe HCP constate que la demande mondiale adressée au Maroc, toujours résiliente face à la modération du commerce mondial, se serait améliorée de 2,8%, au troisième trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de +3,3% un trimestre auparavant.
Les exportations de biens en valeur auraient pâti de cette modération, marquant une progression estimée à 1,2%, en variation annuelle. Les expéditions du phosphate brut et de ses dérivés auraient subi la baisse de leurs cours sur le marché international, dans un contexte de stocks mondiaux importants, surtout en Chine et en Inde.
En revanche, les ventes extérieures du secteur de l’automobile, notamment celles du segment de la construction, de l'industrie agro-alimentaire et, dans une moindre mesure, du secteur de la confection et de la bonneterie, auraient positivement contribué à la hausse des exportations.
Pour leur part, les importations se seraient affermies de 14,9%, alimentées par les acquisitions des biens d'équipement et des biens de consommation, en particulier des voitures de tourisme et des pièces détachées pour véhicules industriels. La facture alimentaire se serait également alourdie, en raison de la reprise des importations des céréales, après avoir reflué en 2015, suite à la bonne récolte céréalière 2014-2015.
Dans l’ensemble, le déficit commercial se serait creusé de 31,4%, en glissement annuel, en raison de la hausse plus importante des importations par rapport aux exportations. Par ailleurs, cette situation se serait, traduite par un recul du taux de couverture estimé à -6,5 points, pour atteindre 48%.