Huit milliards de dirhams ! C'est, selon “L'Economiste” dans son édition du 25 novembre, le montant prévisionnel des redressements des valeurs déclarées en douane au titre de l'année 2015. Une estimation révélée par le Directeur Général de l'Administration des douanes et impôts indirects, Zouhair Chorfi, invité au forum Africa 2015. Le panel dédié à l'informel est unanime: le gros de l'activité illicite se niche dans le secteur structuré. Tout le reste est constitué de microaffaires.
Afin d'endiguer le phénomène, la douane mène la lutte avec les acteurs les plus exposés à la concurrence déloyale, notamment la CGEM. Néanmoins, l'efficacité n'est pas encore au rendez-vous. D'autant plus que l'informel exercé par des entreprises structurées ne respecte ni le droit du travail ni la réglementation fiscale.
Excepté la contrebande pure et dure des cigarettes, d'alcools et d'articles d'habillement, la baisse des droits de douane et taxes a permis de faire reculer le trafic illicite transfrontalier. A titre d'exemple, le trafic de l'électroménager en contrebande a pratiquement disparu, celui du riz a fortement diminué sous l'effet de la réduction des deux tiers des droits de douane, à savoir 50% contre 160% il y a trois ans.
Il faut dire que les sanctions dissuasives commencent à produire leur petit effet, même si Zouhair Chorfi insiste sur le fait d'utiliser la technique “de la carotte et du bâton”, alors que beaucoup préfèrent le “tout répressif”.
La dernière enquête du HCP estime le nombre d'unités informelles à plus de 1,55 million, avec 40.000 unités créées chaque année. Elles fleurissent notamment dans le petit commerce et, dans une moindre mesure, le BTP, l'artisanat et les services. L'auto-emploi y prédomine à hauteur de 75%, sans local.Enfin, récemment, la douane a mis la main sur 40.000 litres d'alcool de contrebande à Casablanca tandis que les brigades d'Oujda et de Berkane ont saisi 5.750 litres d'alcool éthylique.