"J'aimerais clarifier notre vision sur deux sujets qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours, à savoir la contribution sociale de solidarité et l'augmentation des droits de douane. En ce qui concerne la contribution sociale de solidarité, nous y adhérons complètement, surtout en cette période de crise sans précédent", a dit Alj qui s'exprimait lors d'une rencontre avec le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, tenue sous le thème "la loi de finances 2021 face à l'impératif de la relance".
Toutefois, a-t-il soutenu, le mode de financement de cette contribution, qui correspond à une ponction sur les revenus et les résultats, ne peut être maintenu au-delà de cette année 2021, au risque de voir se creuser davantage le fossé qui sépare les entreprises citoyennes de celles qui se développent dans l'informel.
Et de noter que la CGEM a recommandé que le financement de la solidarité se fasse à travers un élargissement de l'assiette.
"La Première Chambre a acté, pour cette année, ce principe en revoyant le seuil de participation pour les entreprises, ainsi que les taux de participation", a fait remarquer Alj, saluant les efforts déployés par le gouvernement pour soutenir le tissu productif national structuré en agissant sur les droits de douane.
Cependant, toute revue des taux doit se faire en concertation avec les fédérations concernées, a-t-il préconisé, estimant qu'une évaluation est nécessaire pour mesurer, au fur et à mesure, les retombées sur le tissu économique et sur la stabilité des transactions.
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"Il s'agit d’une question cruciale au vu du fort enjeu pour les entreprises, mais également complexe au regard, notamment des différents business models au sein même des secteurs", a expliqué le patron des patrons, ajoutant que la CGEM va aussi lancer, dans les prochains jours, une étude sur la valeur ajoutée cible par secteur pour l'obtention d'un référentiel en vue de rendre plus objective l'application des droits de douane.
"Nous sommes soucieux de l'équilibre socio-économique de notre pays et de la préservation de ses ressources. C'est pour cela qu'en tant que représentant du secteur privé, notre rôle est aussi de soulever avec responsabilité les questions fondamentales qui permettront à cette Loi de Finances de répondre à l'impératif de la relance", a-t-il fait valoir.
Cette loi de finances, a poursuivi Alj, devait transcrire les orientations des dernières assises de la fiscalité. "La crise sanitaire a frappé entre-temps et nous sommes d'avis que la gestion de la situation exceptionnelle prenne le dessus".
En revanche, la cotisation minimale a fait l'objet d’un consensus général de frein à l'investissement lors de ces assises et devait être revue, a-t-il noté, précisant que les entreprises accusent actuellement de grands déficits et cette taxe ne fera qu'accentuer ce fait.
Et d'insister: "Il nous semble donc important de mettre en œuvre les recommandations des Assises le plus rapidement possible en plafonnant la cotisation minimale à un niveau défini".